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À l’approche des élections américaines, les Européens devraient conserver en tête ce graphique : l’évolution du taux d’ouverture des États-Unis au reste du monde, autrement dit la part des importations et des exportations rapportées au PIB du pays. Il recule depuis 10 ans. Le mouvement s’est accéléré sous la mandature Trump ; il s’est poursuivi sous celle de Biden. Bref, l’Amérique se referme, et ce n’est pas un hasard. L’Amérique considère en effet être abusivement attaquée, notamment par la Chine, mais aussi par l’Union européenne. Des industriels européens sont accusés de concurrence déloyale, ce qui leur permet de s’imposer sur le sol américain et d’amasser des montagnes d’excédents commerciaux.


S’en est suivi une série de mesures prises par le président Trump, allant jusqu’à l’instauration de droits de douane temporaires sur une large gamme de produits, y compris agroalimentaires. Sous la présidence Biden, l’Inflation Reduction Act (IRA) a été mise en place, un paquet de mesures protectionnistes visant à favoriser la production locale sans pour autant démanteler totalement les barrières douanières érigées par son prédécesseur. Mesuré à l’aune de la production manufacturière du pays, le succès des décisions prises s’avère contestable. Toutefois, le diagnostic des deux candidats à la présidence américaine reste le même : la Chine et l’Europe ne sont pas des concurrents loyaux, leurs excédents sont injustifiables, et si les résultats actuels ne suffisent pas, c’est qu’il faut aller encore plus loin dans la guerre commerciale.


Les propositions commerciales radicales de Trump


Réindustrialiser en protégeant le « made in America » est un objectif partagé par les deux candidats, seuls les moyens se distinguent, et cela se fera nécessairement aux dépens des autres pays développés, notamment européens. Pour Donald Trump, cela passe par l’instauration de nouveaux droits de douane. Sa nouvelle idée est de taxer tous les produits importés de 10%, sauf peut-être ceux en provenance du Canada et du Mexique, et même jusqu’à 60% pour les produits chinois. Les taxes annoncées par Donald Trump concernent plus de 3 000 milliards de dollars d’importations, selon nos calculs à Xerfi, 2 200 milliards si le Canada et le Mexique en sont exemptés. Cela représente près de 10 fois ce qu’il avait mis en place en 2018-2019. La proposition actuelle est donc d’abord extraordinaire par son ampleur.


Les conséquences pour les Européens seraient une perte massive de compétitivité vis-à-vis des industriels américains. Selon certaines estimations, chaque point de pourcentage d'augmentation des taxes pourrait entraîner une baisse d'activité d'environ 0,5 à 1% pour les industries les plus touchées, c’est-à-dire celles qui exportent le plus de l’autre côté de l’Atlantique (automobile, aéronautique, agroalimentaire notamment).


Harris et la continuité des politiques protectionnistes


L’affrontement avec l’Europe semble moins frontal dans le programme de Kamala Harris, mais il faut se méfier des apparences. La candidate démocrate se positionne dans la continuité des politiques de l'administration Biden. L’IRA devrait être maintenue avec un maintien de ses clauses protectionnistes, et même complété par un plan national d’investissement, avec des crédits d’impôt dans les nouvelles technologies (biotechnologies, intelligence artificielle, spatial, data centers et énergie propre), avec des déductions fiscales pour la création d’entreprises dans ces secteurs : c’est l’American Forward Strategy. La candidate démocrate entend aussi privilégier les initiatives comme le Buy American Act, qui favorise les achats locaux et encourage la production nationale sans nécessairement imposer des barrières douanières supplémentaires.


Finalement, un exemple suffit pour mieux appréhender comment Démocrates et Républicains sont proches sur le type de relations économiques à entretenir avec l’UE, avec ce même objectif America First. Directement visée par les taxes sur l’acier et l’aluminium en 2018, l’UE a bénéficié d’un gel de cette mesure jusqu’à la fin 2025 avec l’arrivée au pouvoir de Joe Biden. Mais dans les faits, les exportations européennes d’acier et d’aluminium ont été soumises à des quotas, et les importations dépassant certains seuils ont été soumises à des droits de douane. Bonnet blanc et blanc bonnet, la politique économique industrielle des deux candidats fera de la casse en Europe.


Publié le lundi 28 octobre 2024 . 4 min. 04

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