La reprise de la course mondiale à l’armement va-t-elle vraiment profiter à l'industrie de défense française ? Le statut de 3e exportateur mondial de la France tient en réalité essentiellement au succès du Rafale. Sur les autres segments, en particulier les matériels terrestres, les industriels français peinent à augmenter leurs parts de marché d’après la dernière étude Xerfi Precepta. Le haut de gamme américain suscite toujours la préférence des États occidentaux et de leurs alliés. Quant aux groupes sud-coréens ou turcs, ils misent sur des stratégies de prix agressives, voire des transferts de technologies, pour l'emporter. Au milieu, les industriels tricolores se heurtent à un problème de type « stuck in the middle », bien connu en stratégie d'entreprise. Un problème qui pourrait d'ailleurs s'aggraver avec les programmes SCAF et MGCS...
À cela s'ajoutent désormais d'autres défis d'ampleur. En effet, d’après les analystes de Xerfi, l'inflation bride l’envolée des budgets militaires tandis que les pénuries de main-d'œuvre et la frilosité des investisseurs limitent la remontée en puissance de l’industrie de défense occidentale et notamment française. L'Europe de la défense peine aussi à s'affirmer alors qu'elle apporterait de précieuses économies d'échelle et synergies.
Dès lors, quelles perspectives se dessinent pour les industriels français en dehors de l'Hexagone ? Comment se positionnent-ils sur les segments d'avenir : missiles hypersoniques, drones en essaim, exosquelettes... ? Des opérations de consolidation et de coopération trans-européennes sont-elles encore possibles ? Pour apporter des éléments de réponses, l’étude a analysé dans le détail les stratégies des groupes de défense français et européens. Citons :
• L’innovation avec les investissements dans de nouvelles technologies.
• Citons aussi le renforcement des offres de services à l’instar des succès remportés par Dassault Aviation, grand gagnant des contrats de maintenance verticalisés pour les avions de combat.
• Le développement à l’international est aussi une stratégie déployée par les acteurs comme Naval Group et sa gamme Gowind pensée uniquement pour l’export.
• Dernier axe poursuivi par les groupes industriels, l’amélioration de la compétitivité de l’offre à l’exemple des investissements réalisées par le spécialiste des explosifs, propulseurs et combustibles militaires Eurenco pour moderniser ses sites de production français.
Publié le lundi 13 mars 2023 . 2 min. 44
D'APRÈS L'ÉTUDE:
Precepta L'industrie de défense en France et dans le monde 1er trimestre 2023Les dernières vidéos
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d'Anne Césard

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