Motorisation électrique : la filière auto en mode survie

Quel est l’avenir du marché automobile en France alors que se profile l’échéance redoutée de 2035 ? D’après la nouvelle étude Xerfi Precepta, l’interdiction de vendre des véhicules essence ou diesel neufs et le passage à la mobilité électrique exigent une adaptation profonde des stratégies, des constructeurs et équipementiers jusqu’aux réparateurs et loueurs.

Dès lors, des enjeux majeurs se posent à nombre d’entreprises. D’ordre économique, car le véhicule électrique va conduire le marché dans une forme de décroissance : moins d’équipements de 1er monte, de pièces de rechange, de réparation, mais aussi report des achats de véhicules neufs. Des enjeux d’ordre concurrentiel se posent également, le véhicule électrique s’accompagnant de l’arrivée de nouvelles marques, pour le moment chinoises et américaines, et de nouveaux modèles d’affaires. Cette révolution majeure sur le marché de l'automobile soulève également des questions d'ordre organisationnel, les professionnels devant gérer la cohabitation complexe des motorisations thermiques et électriques.

Dans ce contexte, comment évolueront les ventes de véhicules électriques d’ici 2035 ? Quels problèmes la motorisation électrique soulève-t-elle aux intervenants de la filière automobile ? Les projets de gigafactories vont-ils se multiplier en France face à la concurrence internationale ? C’est au travers de nombreuses études de cas que les experts de Xerfi ont analysé dans le détail l’impact de la mobilité électrique sur tous les maillons de la filière auto française.

L’adaptation de l’amont de la filière se caractérise par deux aspects :

• Primo, on assiste à l’essor d’une filière des batteries haute tension comme en témoigne le développement des projets de « gigafactory » dans l’Hexagone.
• Secundo, l’industrie automobile « traditionnelle » se transforme. La mobilité électrique impacte en effet les mécanismes de création de la valeur, avec de nouveaux modèles d’organisation et lieux de production. Des conséquences seront également bien tangibles sur les effectifs, la demande de certains matériaux comme le cuivre ou encore sur l’offre des équipementiers.
Sur l’aval de la filière auto, l’électrification a trois conséquences majeures :
• elle a fait naître une nouvelle industrie, celle de la recharge électrique,
• elle transforme les maillons de la distribution et de l’après-vente automobile. Les acteurs doivent ainsi acquérir des compétences et des équipements adaptés aux véhicules électriques, ajuster leurs offres de services, explorer les opportunités offertes par le rétrofit et les services liés aux batteries, tout en mesurant l'impact de ces changements sur le marché des véhicules d'occasion.
• Le passage à la motorisation électrique provoque enfin des changements stratégiques dans la location et la gestion de véhicules, avec notamment le développement de partenariats commerciaux… avec les marques chinoises.