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Les prévisions économiques de Xerfi 2012-2017 en vidéo sur Xerfi Canal.

Sabine Gräfe, directrice d'études Xerfi

Les français, et leurs élus, n’auraient-ils pas besoin qu’on leur rappelle, ou qu’on leur apprenne, que la croissance est avant tout une question de création de valeur ajoutée ? Et que cette valeur ajoutée se fabrique dans les entreprises. Regardez ce graphique. Il présente la répartition du PIB par grandes activités. Vous remarquerez que l’industrie avec l’énergie ne fabrique plus que 14% de la valeur ajoutée totale du pays. C’est trop peu, car seule l’industrie permet d’exporter suffisamment pour compenser nos besoins en importations. C’est aussi l’industrie qui devrait porter la recherche et innovation. A l’opposé, notre pays se distingue par la puissance de ses services du fait notamment de la force de la distribution en France. Ce n’est pas étonnant, quand on sait que depuis 20 ans on a fait de la consommation notre principal facteur de croissance. Une autre caractéristique de notre modèle économique doit attirer notre attention. Je veux parler du poids de l’administration, qui représente près de 21% du PIB. C’est beaucoup au regard des standards internationaux. Mais surtout, vous le savez, le secteur public n’est plus en mesure aujourd’hui de stimuler la croissance. Et pourtant, vous le savez aussi, stimuler la consommation et les dépenses publiques s’est traduit par l’affaiblissement de nos secteurs industriels. On retrouve en cela des caractéristiques spécifiques d’un pays de la zone euro sud. Notre problème stratégique, aujourd’hui, c’est que le retour de la croissance ne pourra venir que des entreprises. Il faut donc regarder de très, très près comment les chefs d’entreprise anticipent leur propre activité. Cette information nous est donnée par l’état général du climat des affaires en France. Et comme vous pouvez le voir, il n’est pas bon. Mais pas bon du tout ! Il a baissé de 16 points depuis juillet et se situe désormais à 7 points de sa moyenne de longue période. C’est le signe incontestable qu’aucun secteur ne va échapper à la rechute. Mais cette forte sensibilité aux à-coups de la conjoncture c’est aussi le révélateur de problèmes beaucoup plus structurels. Des bastions que l’on pensait imprenable sont en train de tomber. C’est le cas des industries agroalimentaires. Sait-on que hors boissons, nous sommes en déficit depuis le début des années 2000 ? Sait-on que pour la 1er fois en 2010, l’excédent des industriels allemands dans les IAA a été supérieur au nôtre, même en ajoutant les boissons ? Pour faire bref, regardez le taux de couverture dans les IAA, c’est à dire le rapport entre les  exports et imports. Nous cédons du terrain, et notre excédent est en train de s’évanouir ! Cette perte de compétitivité explique pourquoi nos prévisions pour cette grande filière sont médiocres à court et moyen terme. Passons maintenant à l’industrie manufacturière. Je vais m’attacher au niveau de production, et pas au glissement annuel. Cela évitera de se laisser piéger par le va et vient des pourcentages trompeurs. Bien sûr, après une récession, il y a toujours des petits rebonds. Mais la réalité lorsque l’on regarde les niveaux, c’est bien celle de notre désindustrialisation massive et accélérée. Ce qu’il faut regarder surtout, c’est le niveau de production qui s’est volatilisé, ces 17% de croissance évanouis que vous voyez sur le graphique. Cette disparition, ce sont des ateliers ou des entreprises en moins. C’est moins d’investissement, moins d’emplois, des savoir-faire perdus, moins de salaires et de pouvoir d’achat. Bref, notre croissance potentielle est sérieusement entamée et nos prévisions ne peuvent qu’en tenir compte. A court terme, c’est finalement dans la construction que les perspectives sont les moins dégradées. Alors certes, les travaux publics vont souffrir de problèmes de financement. Avec la crise, les rentrées fiscales des collectivités locales seront faibles et leurs dépenses sociales en hausse. C’est l’effet ciseau bien connu en période de basse conjoncture. Cela laissera peu de place aux investissements. Pour la partie bâtiment la TVA sur les travaux d’entretien restera réduite mais moins. Pour la construction neuve en revanche c’est l’effet « Périssol ». Je m’explique. L’annonce de la fin d’une mesure fiscalement attrayante pour les investisseurs donne aux promoteurs un argument massue pour précipiter les ventes. Le contrecoup est comme vous pouvez le voir bien souvent encore plus violent. La programmation de la fin du Scellier en décembre 2012 va donc booster la construction neuve tout au long de l’année. Le soufflé retombera mécaniquement  en 2013. Du côté des services aux entreprises, la situation se complique sérieusement. Pendant longtemps, nous avons vécu dans le mythe de l’autonomie des services aux entreprises. Des services aux entreprises qui pourraient se développer en toute indépendance de l’industrie. Comme vous pouvez le voir sur ce nouveau graphique les données semblaient confirmer ce point de vue au tournant des années 2000. Mais regardez sur le côté droit la corrélation des deux courbes sur les 5 dernières années : il faut se rendre à l’évidence, pas de développement des services sans une industrie forte. Le temps où les services aux entreprises vivaient essentiellement de l’externalisation croissante des tâches non stratégiques de leurs clients (comptabilité, paie, sécurité, restauration, etc.) est révolu. Le temps où les clients qui faisaient défaut étaient aussitôt remplacés par d’autres avec les mêmes demandes est révolu. Le temps où les aléas de la conjoncture étaient gommés est révolu. Aujourd'hui, la faiblesse de l’activité dans l’industrie, ou dans toutes autres branches d’activité, se transmet instantanément aux fournisseurs de services. A cela s’ajoute maintenant des délocalisations partielles comme dans les services informatiques. Nos perspectives d’activité ne peuvent qu’intégrer ces transformations majeures. Un mot enfin sur le B to C, c’est à dire les activités destinées aux ménages. Le pouvoir d’achat est attaqué de tous les côtés et de façon durable. Entre les salaires qui ne progressent pas ou peu, le retour de l’inflation, le tour de vis fiscal en cours et à venir, l’état de délabrement avancé du marché du travail, on se dirige droit vers une panne générale et durable de la consommation au cours des prochaines années. Le coup sera d’autant plus rude pour l’hôtellerie-restauration, les services aux ménages et la distribution que le poids des dépenses pré-engagées ou contraintes ne cesse de s’alourdir et que l’espace des dépenses arbitrables ne cesse, lui, de se réduire. Résumons-nous. Les activités en prise directe avec le consommateur vont souffrir des pertes de pouvoir d’achat des ménages. L’industrie ne parvient pas à redresser la tête et freine les activités des services aux entreprises. Le BTP est lui seulement en sursis. A Xerfi, nous aimons bien faire notre prévision du PIB en partant du bas, c'est-à-dire de la valeur ajoutée produite par les entreprises et des secteurs. Avec cette méthode, nous arrivons au mieux, avec beaucoup d’optimisme, à 0,3% en 2012.

Télécharger l'intégralité des prévisions économiques 2012-2017 de Xerfi


 


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