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Réussir grâce au tremplin des "petites" universités de proximité

Publié le mardi 3 décembre 2019 . 4 min. 46

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Pour les étudiants des classes populaires pour qui l’université reste la première voie de promotion sociale par les études, l’insertion dans l’enseignement supérieur est un défi aux multiples dimensions : intimidation face au monde académique, socialisation plus difficile au regard de la taille des promotions, cours en amphi, nouvelles façons d’apprendre, solitude et difficultés économiques avec souvent l’exigence d’un hébergement éloigné du cercle familial, et donc une contrainte économique supplémentaire.

Certains n’ont pas d’autre choix que de subir ce déménagement précoce, car ils ne disposent pas à proximité de chez eux d’un établissement universitaire. D’autres sont tentés d’entrer dans une université plus réputée d’une grande métropole voisine. Or ce n’est pas toujours le meilleur calcul. Pour être diplômé d’une université d’excellence, il ne faut pas nécessairement s’y inscrire en première année : on peut viser l’entrée en Master. La sélection à l’entrée en master ayant été généralisée, leurs effectifs ne sont plus automatiquement ceux de la licence. Comme le confie un enseignant en économie d’une université de banlieue parisienne, ses 5% de meilleurs élèves, ayant réussi leur licence avec 16 de moyenne, accèdent aux masters les plus convoités.

Pour monter un escalier, il faut gravir chaque marche, et d’abord la première : l’an dernier, seulement 41% des bacheliers ont validé du premier coup leur première année. Dans les grandes universités de Paris intra-muros, le taux de réussite est souvent supérieur à la moyenne. Mais ce résultat est trompeur, comme le montrent les statistiques ministérielles, qui comparent les taux observés à des taux « simulés », c’est à dire ceux qui étaient attendus au regard du profil des étudiants : les séries du bac dont ils sont issus, ou leur origine sociale et en déduisent une plus-value ou une moins-value de chaque université dans la capacité à faire réussir les étudiants. Ces chiffres montrent qu’à Paris intra-muros, la « plus-value » des universités -la réussite observée par rapport à celle qu’on pouvait attendre - est assez faible ….voire négative, comme à Paris II qui affiche un taux de réussite en fait décevant de 46,5% soit une moins-value de 6,1 points...

A l’inverse, la capacité à faire réussir les étudiants est forte dans beaucoup d’universités « périphériques » en Ile de France : l’an dernier, la plus-value était de 9,2 points en 1ère année à l’université Paris-Est Marne La Vallée, portant le taux de réussite des bacheliers au bout d’un an à 50,2%, ou de 8,4 points à Paris-Est Créteil, pour un taux de réussite de 44,8%. Et nombre de « petites » universités de proximité tirent bien, voire très bien, leur épingle du jeu : la championne de France de la plus-value est l’Institut national universitaire Champollion, présent à Albi, Castres et Rodez, et qui s’est constitué à travers les anciennes antennes universitaires délocalisées des universités toulousaines. L’an dernier, sa promotion comptait 936 jeunes bacheliers en licence 1, quand la moyenne s’approche de 2 400 au niveau national. Ils ont atteint un taux de réussite de 52,1% en fin de première année, soit 12 points de mieux que les résultats auxquels ils étaient promis. Et ce n’est pas un accident : l’Institut national universitaire Champollion était déjà sur le haut du podium les trois années précédentes, comme le note L’Etudiant, en soulignant que sa taille réduite permet de « bien s’occuper de chaque étudiant et [de] leur permettre de réussir au-delà des attentes », de même, par exemple, qu’à l’université de Corse, avec ses 523 étudiants en L1, et où la plus-value a été de 11,2 points pour un taux de réussite de 48,2%.

Même si toutes les petites universités n’arrivent pas à ces résultats, on peut finalement regretter que ces exemples ne soient pas plus imités. L'universitaire Pierre Dubois propose depuis dix ans une réforme visant créer 480 Institut d'études supérieures sur tout le territoire en mutualisant les premiers cycles universitaires, les IUT, les classes préparatoires aux grandes écoles et les sections qui préparent les BTS. Car la France est le seul pays qui découpe en quatre voies distinctes le premier cycle de l’enseignement supérieur. Le sujet fait peu débat, et les priorités semblent ailleurs dans le supérieur depuis une décennie. Pourtant, on entrevoit sans peine tous les bénéfices que pourrait apporter un tel service public d'établissement supérieur de proximité bien réparti sur le territoire.


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