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Dans son livre phare Socialisme et économie de la pénurie, l’économiste hongrois Janos Konrai démontre que la pénurie ne résulte pas de la mauvaise volonté des acteurs économiques. C’est, je le cite, « une conséquence directe et logique du système ».

En France, depuis plusieurs mois, 450 médicaments subissent des ruptures de stocks chroniques. A qui la faute ? A l’avidité des laboratoires privés ? Ou au système de santé ?

C’est le sujet de mon billet libéral.

La pénurie d’amoxicilline, l’antibiotique le plus prescrit en France, notamment contre les angines et les otites des enfants, a déclenché la polémique. Redoublé par la décision de l’exécutif d’augmenter de 10 % le prix de la boîte de gélules.

« Le gouvernement veut empêcher la pénurie… en nous empêchant de l’acheter et en ruinant la Sécu », s’est écrié un député de la gauche radicale.

Quel est donc ce système qui dysfonctionne ?

Il est capitaliste puisque les molécules sont fabriquées par des laboratoires privés, qui sont censés faire des bénéfices, pour financer leur recherche, rémunérer leurs actionnaires.

Ce système a aussi des accents collectivistes, d’accord, le mot est un peu fort, disons, socialisé : les prix des médicaments remboursables par la Sécu ne sont pas fixés par les producteurs, mais administrés par l’Etat, par le Comité économique des produits de santé.


Que l’Etat maîtrise le prix de médicaments ensuite remboursés, cela paraît logique. Que les labos privés ne soient pas contraints à perdre de l’argent aussi.

Voilà, les pénuries sont le symptôme d’un système qui ne tourne pas rond.

Que se passe-t-il lorsque le prix fabricant fixé par l’Etat est trop bas pour intégrer des hausses de coûts, notamment des matières premières, comme l’énergie ou l’aluminium ?
Si les labos perdent de l’argent…
- Ils réduiront la production pour limiter la perte (dans la limite des stocks exigés par l’autorité publique),
- Ils exporteront vers des pays européens aux prix plus élevés,
- Ils feront du lobbying pour inciter l’Etat à accroître son prix en échange d’une production accrue : c’est la fameuse hausse de 10% ? En Allemagne, cette hausse a été de 50%...

Que se passe-t-il lorsque l’Etat maintient durablement les prix bas, pour limiter les dépenses de la Sécu ?
Et de fait, nos prix sont de 20 à 30% inférieurs à ceux du Royaume-Uni ou d’Espagne.
Eh bien, parce que les bénéfices sont moins importants en France, la recherche et la production se déportent ailleurs.

Il y a 15 ans, la France était leader de la production de médicaments en Europe. Elle est désormais 4ème, derrière la Suisse, l’Allemagne et l’Italie.

Et une réindustrialisation paraît difficile. E, 2024, pour tenir ses objectifs budgétaires, l’Etat va encore demander aux labos 150 millions d’euros de baisse de prix sur les médicaments…

Enfin la quasi-gratuité entraîne le gaspillage. C’est en France que le reste à charge en dépenses pharmaceutiques est le plus faible en Europe : 13%, contre une moyenne européenne de 27%. Un système généreux qui pousse à la surconsommation et, donc, au gaspillage. Selon l’OCDE, les Français auraient jeté 17600 tonnes de médicaments non utilisés ou périmés en 2018…

Devenu un produit mature, la boite de 12 gélules d’amoxicilline 500mg est payée HT aux fabricants 1,21 euros. C’était 1,27 euros vingt ans plus tôt.

Eh voilà comment dans le système de santé actuel, le blocage des prix contribue à la pénurie.


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