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A 1ère vue, entrepreneurs et joueurs de poker n’ont rien en commun. Le 1er est, au sens de Schumpeter, un aventurier qui cherche, par l’innovation, à explorer des territoires inconnus. Le second est, quant à lui, souvent enfermé dans le stéréotype du flambeur-bluffeur, qui peut mettre en péril sur un "coup" ce qu’il a patiemment construit. Et pourtant, comme l’ont montré François et Jean-Michel Nicolle, l’entrepreneur schumpetérien ressemble à s’y méprendre au joueur de poker.


A l’instar de l’entrepreneur, le joueur de poker qui s’assied à une table est face à un territoire inconnu. Il ne connaît que ses cartes et doit apprendre à découvrir son environnement concurrentiel, les autres joueurs. Ce n’est qu’à travers la récurrence de mains jouées et par l’observation, qu’il parvient petit à petit à saisir la psychologie de ses adversaires, à reconnaître l’information de la désinformation, et à s’adapter à son environnement. Sa courbe d’expérience croît avec le temps passé à la table de jeu.


Dans un cas comme dans l’autre, le temps va jouer un rôle capital. Joueurs de poker comme entrepreneurs ont besoin de temps pour déterminer leur stratégie en fonction de ce qu’ils ont découvert de leur environnement. Or, le temps a un prix.


- Pour le joueur de poker, il va surtout s’agir de payer des mains ultra-risquées, les fameux bluffs, pour révéler de l’information sur le jeu des adversaires, et affiner ainsi sa stratégie au fil de l’eau. Les meilleurs joueurs sont d’ailleurs ceux qui, sur le très long terme, perdent peu quand ils perdent, et gagnent gros quand ils gagnent.


- Pour l’entrepreneur, la gestion du temps est tout aussi critique. En fonction des aléas, il devra lui aussi probablement revoir à plusieurs reprises son business model avant d’en trouver un qui soit pleinement performant. C’est ce que l’on appelle le test & learn, particulièrement répandu dans les start-up. Ici, la sélection se fait souvent sur la capacité de rester à flot suffisamment longtemps pour apprendre de ses erreurs, jusqu’à trouver le succès.

 

Ce qui nous amène naturellement au 3ème point de convergence entre joueur de poker et entrepreneur : le besoin impérieux de capital. Pour le joueur de poker, la mise de départ est primordiale. Surtout si les autres joueurs sont mieux dotés. Dit autrement, les rapports de force sont initialement déséquilibrés, entre ceux qui ont les moyens d’acheter de l’information et d’absorber les erreurs, et ceux qui ne les ont pas.


Il en va de même avec l’entrepreneur. Les levées de fonds sont autant de réponses aux besoins réels de financement de l’activité qui ne sont jamais parfaitement connus à l’avance. Et comme le joueur de poker, l’entrepreneur innovateur n’est souvent que le plus petit poisson d’une mare infestée de requins. Rassurer les parties prenantes quant à la pérennité du projet devient alors un enjeu majeur.


Ce que nous apprend cette analogie, c’est qu’un entrepreneur schumpetérien n’est pas qu’un innovateur génial qui provoque des ruptures de marché. Il cherche d’abord, et surtout, à réaliser son projet dans un environnement hostile et déséquilibré. Son succès, il le doit à sa capacité à dépasser une dotation initiale en information et en capital déficitaire, grâce à une stratégie évolutive. Une stratégie pour déstabiliser les forces en présence et s’assurer le soutien des parties prenantes. Car, pour paraphraser un slogan désormais célèbre, au poker comme en affaires, « l’important, ce ne sont pas les cartes, c’est ce que vous en faites ! ».


Publié le jeudi 7 septembre 2017 . 3 min. 59

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