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Comprendre la théorie de l’agence

Publié le mardi 24 mars 2020 . 4 min. 34

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Comment faire en sorte qu’un dirigeant d’entreprise agisse dans l’intérêt des actionnaires ? C’est pour répondre à ce dilemme que la théorie de l’agence a été développée en 1976 par deux économistes, Jensen et Meckling, dans un article fondateur intitulé The Theory of the Firm. Cette théorie cherche à comprendre comment rendre la coopération entre les individus plus efficiente et ainsi accroître le bien-être commun. Empreinte des travaux de Berle et Means élaborés dans les années 1930 sur la question de la divergence des intérêts entre actionnaires et dirigeants, la théorie de l’agence repose sur le postulat que l’entreprise s’apparente à un ensemble de relations contractuelles. Dans ce contexte, les individus cherchent à maximiser leur utilité. Et les contrats qu’ils établissent génèrent des coûts — que l’on définit comme des coûts d’agence — qu’il convient de minimiser.

Une relation d’agence se définit comme un contrat dans lequel ce que l’on appelle « le principal » (actionnaire ou supérieur hiérarchique par exemple) délègue à un agent un droit décisionnel. Le principal aura donc recours aux services de l’agent pour accomplir, en son nom, une tâche quelconque.

Une relation d’agence se caractérise par deux éléments : l’asymétrie d’information qui traduit le fait que les deux parties ne disposent ni d’une information parfaite, ni des mêmes informations ; et le risque d’aléa moral qui correspond à la possibilité que l’une des parties adopte un comportement différent de celui qui est attendu. Les efforts alors consentis pour que l’agent, qui dispose d’un pouvoir décisionnel, se comporte conformément aux objectifs fixés par le principal, constituent des coûts d’agence.

Ces coûts d’agence sont de trois ordres : les dépenses de surveillance engagées par le principal pour orienter le comportement de l'agent, les coûts supportés par l'agent pour signaler le bon déroulement du mandat, et la perte dite « résiduelle » qui correspond à l'écart incompressible entre le résultat de l'action de l'agent pour le principal et ce qu'aurait donné un comportement de maximisation effective du bien-être du principal.

L’exemple classique pour illustrer la relation d’agence est celui qui lie les actionnaires de l’entreprise (les principaux) et ses dirigeants (les agents) : les détenteurs du capital confient à l’équipe dirigeante le soin de conduire les activités de l’entreprise, en espérant que cette gestion permette de maximiser les intérêts des premiers, par exemple d’accroître la valeur actionnariale dont la mesure relève de différentes méthodes. Or les dirigeants, qui disposent généralement d’une information plus complète sur l’état de l’entreprise, poursuivent aussi leurs propres intérêts. Ils chercheront par exemple à maximiser leur salaire, et feront des choix en matière d’allocation des ressources qui ne correspondent pas nécessairement aux attentes des actionnaires ou qui s’inscrivent dans une temporalité différente.

Puisque les intérêts individuels des actionnaires et des dirigeants apparaissent divergents, des mécanismes d’incitation peuvent être mis en place pour les réconcilier. On pense par exemple à l’existence d’un conseil d’administration et à la présence d’actionnaires aux assemblées générales qui leur permet d’exprimer leur voix quant aux opérations stratégiques envisagées par l’équipe dirigeante. On pense aussi à la distribution de stock-options et au développement de l’actionnariat salarié qui conduit à offrir une rémunération sous la forme d’actions de l’entreprise, ou encore à la mise en place d’un système de rémunération des dirigeants intégrant une part variable en fonction des performances financières (comptables ou boursières) de l’entreprise.

Si la théorie de l’agence reste principalement entendue comme une théorie financière en lien avec la gouvernance d’entreprise et la relation dirigeant/actionnaire, son champ d’application s’étend à un périmètre bien plus large. La relation d’agence décrit également la tension entre manager et salarié, entre investisseurs et société de gestion, entre franchiseur et franchisé ou toute autre relation de coopération entre des individus animés par des motivations divergentes.


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