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Une mode managériale chasse l'autre !

Publié le lundi 31 août 2020 . 4 min. 55

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Entreprise libérée, bonheur au travail, flex office... 


Comment expliquer que de nombreux managers adoptent - au même moment - le même dispositif de gestion, alors qu’ils évoluent au sein d’organisations différentes, soumises à des logiques distinctes ?


Voici, au fond, la question cruciale que pose la théorie des modes managériales.


Il s’agit d’une théorie née au milieu des années 80 sous la plume de Christophe Midler avec la publication d’un article intitulé « La logique de la mode managériale ».


Il sera suivi quelques années plus tard par de nombreux autres auteurs dont notamment Eric Abrahamson ou encore Alfred Kieser.


La théorie des modes managériales est issue d’une série d’observations pour le moins étonnantes.


En effet, les pratiques de gestion semblent suivre un cycle de vie de plus en plus court, marqué par des pics de popularité de plus en plus élevés.


Le cas du « management par la qualité totale », illustre parfaitement ce phénomène.


En 1985, deux chercheurs, Lawler et Mohrman, observent que la quasi-totalité des 500 plus grandes firmes mondiales a entrepris un projet de « management par la qualité totale ».


Or, trois années plus tard, Castorina et Wood soulignent que 80 % d’entre elles ont abandonné ce projet au profit d’un dispositif jugée plus performant.


L’exemple du « management par la qualité totale » n’est qu’une référence parmi d’autres, comme en témoigne ce graphique réalise par Hélène Giroux.

Les théoriciens des modes managériales ne rejettent pas l’explication selon laquelle la diffusion d’une nouvelle pratique est liée à son degré d’efficacité.


Ils suggèrent toutefois que trois explications complémentaires sont à prendre en considération.


Première explication : l’attraction de l’outil


Les pratiques les plus tendances sont généralement présentées comme étant simples, modernes, rationnelles et certifiées.


Simples, tout d’abord, parce que les managers manquent de temps. Ils adopteraient en conséquence des pratiques appuyées sur un mode d’emploi standardisé et ce, avec l’exigence de résultats rapides.


Modernes, ensuite, parce que les managers sont en quête de solutions nouvelles, de procédés inédits pour muscler leur performance et doubler la concurrence.


Rationnelles, également, parce que les managers privilégient les pratiques qui reposent sur des théories et des concepts en apparence scientifiques, en raison nottament de l’hyper-autorité des chiffres et des mesures en entreprises.


Et Certifiées, enfin, car les managers tendent à suivre les pratiques mobilisées par les entreprises leaders et promus par les experts.


Les pratiques qui répondent à ces quatre critères auraient, en conséquence, plus de chance de devenir, un jour, une tendance sur le marché.


Deuxième explication : la persuasion


Eric Abrahamson souligne que les modes n’émergent pas spontanément mais qu’une communauté d’acteurs, composée de médias, académiques et consultants favorisent son émergence sur le marché.


Il précise que cela ne procède nullement d’une volonté collective d’implanter un nouveau dispositif sur le marché, mais tout simplement du fait que chacun revendique l’usage d’une pratique pour renforcer sa position.


En effet, un média évoquera une nouvelle pratique pour renforcer son audience, un enseignant pour souligner la modernité de sa formation, un chercheur pour multiplier les opportunités de publication, et un consultant pour démontrer qu’il s’appuie sur les meilleures pratiques en vigueur.


In fine, l’ensemble de ces comportements individuels tend à favoriser l’émergence d’un consensus qui place - à un instant t - la pratique comme étant un symbole de performance.


Troisième explication : l’imitation


Les dirigeants les plus réputés auraient en effet tendance, notamment pour se distinguer, à adhérer très tôt aux nouvelles pratiques de gestion.


Le désir d’être associé à cette « élite » inciterait les managers à imiter ce comportement.


Les premiers adoptants perdraient alors le prestige associé à l’exclusivité de ladite pratique et se tourneraient, de façon ponctuelle, vers une nouvelle approche, moins répandue, pour réaffirmer leur individualité…


Autrement dit, lorsque les organisations peu connues, ou réputées pour être peu innovantes, adoptent une nouvelle pratique, les entreprises leaders et progressistes s’apprêtent à l’abandonner.


D’où, la succession sans fin des modes managériales.


La théorie des modes managériales semble, autrement dit, nuancer l’explication selon laquelle seule la performance d’un outil de gestion déterminerait sa diffusion.


Il est en conséquence envisageable qu’une pratique soit massivement promue sans qu’elle soit, pour autant, souhaitable pour votre organisation.


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