En 2003, un photographe participe à un projet environnemental californien visant à observer l’érosion de la côte en prenant plus de 10 000 photos aériennes et en les déposant sur un site Internet dédié.
Rien de bien extraordinaire jusque là… Toutefois, sur l’une des photographies, apparaît, de manière fortuite, la maison de Barbra Streisand. En découvrant cela, la chanteuse engage alors une procédure judiciaire afin d’obtenir le retrait de la photo du site Internet.
Au final, Barbra Streisand ne parvint pas à faire retirer cette photographie. En revanche, plus de 400 000 personnes se rendirent en quelques mois sur le site pour la télécharger. L’effet « Streisand » est né. Cette photo illustre même la page Wikipedia correspondant à cet effet.
Dénommé ainsi par un blogueur américain en 2005, l’effet « Streisand » décrit le phénomène qui assure une plus grande publicité et une diffusion importante à une information qui serait restée confidentielle sur Internet, si on n’avait pas cherché à la cacher ou à la retirer.
A l’instar des personnes, cet effet « Streisand » peut également concerner des entreprises. Les exemples ne manquent pas : Ralph Lauren a cherché à faire disparaître d’un site spécialisé l’une de ses publicités jugée trop retouchée. Nestlé a tenté, en 2009, à faire disparaître une parodie de vidéo KitKat visant à critiquer durement l’utilisation d’huile de palme.
Mais comment s’enclenche le processus générant l’effet « Streisand » ? Quatre étapes principales se dégagent :
- Premièrement, le processus s’enclenche à travers la mise en ligne d’information concernant une entreprise, dans un second temps, la volonté de l’entreprise concernée de faire retirer cette information.
- Deuxièmement, le processus de diffusion s’accélère lorsqu’un petit nombre d’individus va prendre connaissance de l’information incriminée et de la volonté de la faire disparaître.
- Troisièmement, le phénomène s’amplifie lorsque les premiers individus assurent une diffusion plus massive sur les réseaux sociaux.
- Quatrièmement, les réseaux d’information classiques s’emparent de ce qui est devenu une véritable affaire et finissent de le diffuser encore plus largement.
Demeure une question : l’effet Streisand est-il cantonné à Internet ? Non, bien sûr ! Un effet Streisand très récent illustre cette situation : les attentats contre Charlie Hebdo. Avant le 7 janvier 2015, Charlie Hebdo était au bord du dépôt de bilan en écoulant difficilement 30 000 numéros. Après le 7 janvier 2015, le journal comptait 200 000 abonnées, un premier numéro vendu à 8 millions d’exemplaires, près de 10 millions de bénéfices et une notoriété planétaire. Si l’objectif n’était de ne plus avoir de caricatures, il était préférable de ne rien faire…
Publié le mardi 3 mai 2016 . 3 min. 05
Les dernières vidéos
Recherche en gestion
Les dernières vidéos
de Sébastien Liarte
LES + RÉCENTES
LES INCONTOURNABLES