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En sciences politiques, l’analyse rationnelle des comportements électoraux domine. On parle de programmes, d’idéologies, d’intérêts stratégiques. Mais qu’en est-il des émotions ?

Le rôle des affects dans le vote est crucial et pourtant sous-estimé. Si Philippe Braud a mis en lumière l’impact de l’émotion sur les choix politiques, la question reste peu traitée. Or, les électeurs ne sont pas des calculateurs froids : ils sont traversés par des peurs, des colères, des espoirs, qui influencent profondément leur vote.

Car chacun vote avec son histoire. L’expérience individuelle façonne une perception sélective du politique. Ceux qui ont vécu des crises économiques ou des insécurités auront tendance à voter sous le prisme de l’anxiété et de la peur, tandis qu’une campagne fondée sur l’espoir et l’optimisme peut mobiliser un électorat tourné vers l’avenir. On pense bien sûr au Yes We Can d’Obama en 2008, ou au Make America Great Again de Trump, qui a su transformer une frustration en une dynamique collective. Les émotions personnelles deviennent des dynamiques électorales, structurant des votes de rejet ou d’adhésion.

Dans ce contexte, l’identification à un leader devient centrale. L’affaiblissement des partis politiques a renforcé ce phénomène. Macron en 2017 a incarné le renouveau, séduisant un électorat en quête de modernité. Marine Le Pen mobilise sur des affects comme la peur de l’immigration et de la perte d’identité. Trump, lui, a bâti un véritable culte autour de sa personne, fonctionnant sur l’exaltation et l’adhésion émotionnelle. Ces leaders captent l’émotion collective et l’exacerbent pour mieux structurer leur base électorale.

Mais il ne faut pas oublier le rôle des médias et des réseaux sociaux, qui sont aujourd’hui des amplificateurs d’émotions politiques. Les débats télévisés mettent en scène des affrontements où la colère, l’indignation et le mépris prennent souvent le dessus sur l’argumentation. Les réseaux sociaux, comme TikTok ou Instagram, favorisent une viralité émotionnelle qui court-circuite la réflexion politique. Comme nous l’avons montré dans notre dernier livre avec Pierre-Antoine Chardel, ces plateformes ne sont pas neutres : elles privilégient des contenus qui suscitent une réaction immédiate, souvent basée sur la peur, la colère ou l’enthousiasme excessif. Ce phénomène renforce la polarisation des opinions et simplifie à l’extrême les choix politiques.

L’émotion est un formidable levier démocratique, mais elle comporte aussi des risques. Elle alimente des discours populistes, jouant sur la peur et l’exaspération des électeurs. Elle provoque des attentes démesurées, qui peuvent se transformer en désillusion massive si elles ne sont pas suivies d’actes concrets.

Loin d’être secondaire, l’émotion est un moteur du vote. Perrineau l’a démontré avec la peur, la colère et l’humiliation comme forces du populisme. Lahire a souligné comment les trajectoires individuelles influencent nos perceptions politiques. Et les réseaux sociaux radicalisent encore plus cette dynamique.

Dans une économie de l’attention, ce phénomène « emotion » est encore plus utile et utilisé.

Le vote n’est donc pas qu’un choix rationnel : c’est un acte profondément subjectif et affectif. Il est temps de le reconnaître pleinement ce afin de mieux comprendre les phénomènes électoraux  micro ou macro


Publié le lundi 07 avril 2025 . 3 min. 50

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