Xerfi Spécific, le département études et prestations sur mesure de XERFI, fait ici le point sur les efforts de décarbonation des industriels de la chimie en 3 séries de données exclusives.
La 1ère série de données retrace les émissions de gaz à effet de serre de cette industrie. Elle a déjà réduit de moitié ses émissions en 20 ans, tombant à moins de 19 Mt, du fait principalement de la délocalisation d'activités polluantes. Dans le détail, la chimie de base, qui représente 17% des établissements et 43% du chiffre d'affaires, est responsable de 75% des émissions de gaz à effet de serre du secteur : il s’agit des produits issus des vapocraqueurs, des produits azotés et engrais ou encore des polymères. 12 usines génèrent à elles seules la moitié des émissions de la chimie.
La 2e série évalue le degré d’engagement des groupes leaders en matière de décarbonation. Et il y a des différences notables. Par exemple, L’Oréal, Arkema et TotalEnergies ont fortement réduit leurs émissions depuis 2019, contrairement à Air Liquide et BASF. Côté intentions, LyondellBasell prévoit une réduction des émissions de 44% d'ici 2030, tandis qu'Ineos vise -29% et ExxonMobil seulement -9%. Au total, notre système de notation de la Performance de Transition Carbone place L’Oréal, Arkema et Mane en tête des acteurs les plus engagés, malgré des activités très différentes. Précisons que seul un tiers des leaders publie des données sur leurs émissions induites (ou scope 3), émissions qui représentent pourtant 85% des émissions totales de la chimie.
Compte tenu de ces engagements, quelles perspectives se dessinent pour les émissions de l’industrie chimique ? Selon nos experts, une baisse supplémentaire de 25% est attendue d’ici 2030. Trois leviers contribueront chacun à 30% de cette réduction : l’amélioration de l'efficacité énergétique des process, le remplacement des chaudières à énergie fossiles par des sources plus durables comme la biomasse, et enfin les solutions de rupture comme l'hydrogène décarboné.
Deux risques pourraient toutefois freiner la décarbonation de l’industrie chimique. Le premier, d’ordre économique, concernent la capacité de financement des entreprises alors que les taux d’intérêt remontent. Le second risque porte sur la difficulté d’accès aux ressources, comme l’électricité décarbonée, la biomasse et les déchets plastiques.
Publié le mercredi 13 septembre 2023 . 2 min. 56
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d'Alexandre Masure
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