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Dans une industrie allemande qui broie pourtant déjà du noir, 2025 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Statistiquement, l’industrie manufacturière va partir avec un handicap. Les carnets de commandes laissent entrevoir un dernier trimestre médiocre, sans perspectives de redressement à court terme. Résultat, l’acquis de croissance en fin d’année sera négatif à hauteur de 2%. Autrement dit, même si les industriels parviennent à maintenir leur niveau de production tout au long de 2025 (ce qui n’est pas une certitude), le bilan annuel enregistrera une perte moyenne d’activité en volume de 2 % par rapport à 2024.


Les conditions pour inverser la tendance


Pour espérer inverser la tendance, deux conditions doivent être réunies : que les débouchés à l’export se desserrent et que le « made in Germany » écrase à nouveau la concurrence ou, pour le moins, maintienne ses positions. La redynamisation des débouchés à l’exportation est essentielle pour une économie fondée pour moitié sur les exports. La faiblesse de l’activité prévue en Europe pour 2025 fait reposer tous les espoirs sur le grand large. Premier partenaire commercial des industriels allemands, les États-Unis sont incontournables : dynamiques, les exportations à destination de l’Oncle Sam se situent à un niveau record comme les excédents manufacturiers engrangés, à près de 85 milliards d’euros. La vitalité de l’économie américaine a été une véritable bouée de sauvetage... jusqu’à maintenant, car une nouvelle ère va s’ouvrir avec l’arrivée de Donald Trump à la tête de la Maison-Blanche en janvier 2025 et ses projets d’augmentation des droits de douanes. Une chose est sûre, les excédents allemands seront dans le viseur du nouvel homme fort de Washington.


La Chine : un partenaire devenu concurrent


Quant à la Chine, ce n’est pas l’Eldorado promis mais au contraire un territoire d’où émergent des concurrents de plus en plus puissants qui s’imposent de plus en plus sur leur marché domestique et qui chassent sur les prés carrés allemands à l’export jusqu’à imposer le « made in China » en Allemagne. Le déficit manufacturier avec l’Empire du Milieu va à nouveau dépasser 50 milliards d’euros cette année. Symbole de cette dynamique, BYD, le constructeur chinois de véhicules électriques, s’impose partout dans le monde tandis que Volkswagen coupe dans ses effectifs en Allemagne.


Un accord stratégique avec le Mercosur


On comprend mieux alors l’empressement d’Olaf Scholz à faire ratifier l’accord avec le Mercosur. D’une part, c’est une zone (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay, Bolivie) avec qui les industriels allemands, malgré des droits de douanes nettement supérieurs à la moyenne des pays industrialisés, dégagent de confortables excédents depuis 10 ans dans la chimie organique, les machines et équipements, la pharma et l’automobile. D’autre part, il y a urgence pour l’Allemagne car la Chine mène une grande offensive sur le continent sud-américain. En tout état de cause, dans le meilleur des cas pour les Allemands, ces marchés ne s’ouvriront pas réellement avant 2026. Pas sûr en outre que cela soit totalement suffisant pour relancer la production manufacturière sur le territoire allemand, car à son tour, l’Allemagne est confrontée à une vague de délocalisations.


Non pas dans le cadre de l’économie de bazar, où seulement certaines parties des chaînes de valeur sont délocalisées, mais par la volonté des industriels de passer un nouveau cap, c’est-à-dire tout produire hors du territoire. Sur son flanc Est, c’est pour réduire les coûts salariaux face au bond en avant des rémunérations en interne : estimée à 3,2% en termes réels (c’est-à-dire hors inflation) pour les salariés bénéficiant d’une convention collective, la progression est le double qu’en France, par exemple. Mais c’est aussi la ruée vers l’Ouest. Les États-Unis sont devenus un véritable aimant grâce à une offensive dans la production d’énergie qui a fait baisser les prix et à une politique volontariste pour attirer les investissements étrangers grâce à de généreux crédits d’impôts via l’Inflation Reduction Act.


Donald Trump ne fera que renforcer ce mouvement alors que la transition énergétique et les nouvelles contraintes environnementales pénaliseront toujours plus les activités localisées en Europe en général, en Allemagne en particulier. Le décrochage industriel allemand est en marche et rien ne semble pouvoir le stopper à court terme.


Publié le vendredi 13 décembre 2024 . 4 min. 08

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