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Ce qui va vraiment pénaliser les futurs retraités

Publié le vendredi 6 décembre 2019 . 5 min. 10

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C’est un lieu commun. D’un côté, la France chouchouterait ses seniors qui capteraient à leur profit les richesses du pays. Et de l’autre, les actifs seraient confrontés à une société en crise, un marché du travail déficient et des salaires écrasés.


Aujourd’hui, des séniors plus riches que les actifs


Les comparaisons internationales tendent à valider ce cliché : le revenu disponible perçu par les plus de 65 ans (pensions + revenu du patrimoine essentiellement), net d’impôt, correspond à 103,2% de celui la population totale. Ce qui place la France en deuxième position des pays de l’OCDE, derrière le Luxembourg, seul autre pays avec Israël où le revenu des seniors est en moyenne supérieur à celui de la population. Conséquence, le taux de pauvreté chez les plus des 65 ans, tel qu’il est calculé par l’OCDE, est de 3,4% chez nous contre près de 12% en moyenne dans les pays de l’OCDE.


Finalement, après une vie de travail, il n’est pas dénué de fondements de disposer d’un niveau de vie supérieur à ceux qui entrent dans la vie active et qui bénéficieront eux-mêmes d’une trajectoire ascendante. Cela a permis en outre de se constituer un patrimoine et il est d’autant plus important que le système de protection social français mutualise les aléas de la vie et permet de la sorte de dégager une assez forte épargne : 16% des revenus des personnes de plus de 65 ans sont liés au rendement du capital, ce qui place la France en 5e position des pays de l’OCDE devant les Etats-Unis et 6 points au-dessus de la moyenne de l’OCDE.


Si les retraités français bénéficient aujourd’hui d’un niveau de vie supérieur à la moyenne, ce ne fut pas toujours la règle. En 1970, le niveau de vie des seniors correspondait à 70% de celui de l’ensemble de la population. L’écart va rapidement être comblé si bien qu’en 1996 les seniors passent devant. En jeu, l’effet de noria, c’est-à-dire l’arrivée massive à la retraite des actifs ayant eu des carrières complètes à laquelle s’ajoute la progression de l’activité féminine qui se traduisent par des générations ayant acquis davantage de droits que leurs aînées, donc des pensions supérieures. Rupture de tendance de 1996 à 2006. Les niveaux de vie moyens des retraités et de la population évoluent parallèlement et le rapport se stabilise avant progresser de nouveau à la faveur des retraités en fin de période. Non pas que leurs revenus se soient envolés. Non, c’est du côté de la rémunération des actifs que cela pêche : avec la crise, le chômage s’étend, les salaires sont sous pression et les revenus d’activité flanchent. C’est ce décalage qui explique avant tout, la remontée du ratio.


Demain, le niveau de vie des retraités va diminuer


Côté pensions les pressions n’ont jamais été aussi fortes. Pour bien le comprendre, il faut faire un détour par le taux de remplacement net moyen (c’est-à-dire le rapport entre le montant de la retraite et celui du dernier revenu d’activité perçu). C’est bien simple, il ne cesse de se réduire au fil des générations. Pour le cas-type d’un non-cadre du privé né en 1940, le taux de remplacement sera de 74,3% environ pour les personnes ayant effectuée une carrière complète. Il tombera entre 64% et 55% selon les scénarios du Conseil d’Orientation des Retraites pour celle nées en 2000.

 
La réforme votée en 1993 est symptomatique de la mécanique mise en place : la durée de cotisation est alors portée de 37,5 à 40 ans et contribue à accroître l’amplitude des salaires entre le début et la fin de carrière. Au même moment, est décidé de calculer le salaire annuel moyen sur les 25 meilleures années à partir de la génération 1948, contre 10 ans auparavant. Il a donc fallu remonter aux débuts professionnels, avec des salaires moindres, ce qui a forcément réduit les pensions. S’ajoute en plus depuis quelques années la désindexation des retraites sur le revenu des actifs, la CSG, le gel du point dans la fonction publique, etc. De fait, les effets de noria, la montée de l’activité des femmes ont masqué jusqu’à maintenant ce qui est une évidence : toute chose égale par ailleurs, cela fait 30 ans environ que les retraites sont attaquées. La différence c’est que maintenant cela se voit et cela se verra de plus en plus. Les retraités vivent déjà l’érosion d’année en année de leur pouvoir d’achat. En outre, les retraités de demain devraient être moins chanceux que leurs aînés : parce que la constitution d’un patrimoine immobilier est rendue plus complexe par la flambée des prix de la pierre ; parce que les carrières sont moins linéaires avec la montée du chômage. Ce sont donc bien les différentes sources de revenus des retraités et futurs retraités qui vont être sous pression. En conséquence, demain, à législation constante, le niveau de vie des retraités, comparé à celui de la population, va diminuer. Selon les différents scénarios économiques envisagés, il s’établirait entre 82 et 89% en 2060.


Pour les générations à venir, c’est donc la quadruple peine : des pensions en baisse dans le prolongement de la tendance qui se dessine depuis 30 ans, des revenus du capital en repli compte tenu des difficultés à se constituer un patrimoine et de la baisse des taux d’intérêt, un nombre d’annuités en hausse et un départ plus tardif. On comprend mieux ainsi certains mouvements sociaux.


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