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La transition énergétique agit comme un puissant un catalyseur de la fracture sociale. Tandis qu’une partie des Français est préoccupée par la fin du monde, une autre redoute les fins de mois. Deux France irréconciliables. Fin 2018, c’est l’explosion du mouvement des « gilets jaune ». Tout part de l’augmentation du prix des carburants à la suite de la mise en place de la taxe carbone.


Perçue comme une mesure punitive par les ménages modestes et ruraux, elle était destinée à renchérir le coût des énergies fossiles afin d’envoyer « un message prix », pour pousser les particuliers à adopter des pratiques plus durables en les contraignant : à réduire leur consommation d’énergie et/ou à adopter des technologies moins polluantes (voiture électrique, isolation des logements, etc.).


La problématique n’a pas changé ; elle s’est même aujourd’hui radicalisée : l’impérieuse transition énergétique est de plus en plus violement imposée ; elle est vécue de plus en plus comme une profonde injustice par les classes moyennes et populaires car son coût lui est insupportable. La fracture est sociale ; elle est aussi territoriale, entre le centre et la périphérie. Villes contre campagne.  Le dernier épisode en date est caricaturable, il concerne l’extension des ZFE, les zones à faible émission, censées désengorger les centres urbains des véhicules les plus polluants. Sont interdits les véhicules Crit’Air 3. Plus d’1 automobile sur 5, devraient ainsi laisser place aux voitures les plus modernes, mais inaccessibles pour les plus modestes.


Le sentiment : celui de l’exclusion, d’être mis au ban. Ban, banlieue le lien est direct ! Quatre facteurs sont à intégrer dans cette équation : 1- le prix d’un véhicule électrique neuf, nettement plus élevé que son équivalent thermique. De nombreuses aides permettent de limiter le coût de l’électrique mais le compte n’y est pas, surtout elles sont de moins en moins généreuses. 2- La multi motorisation est une fonction croissante de l’éloignement des centres urbains ce qui permet encore moins aux familles les plus éloignées, les moins aisées, d’équiper leur parc autos d’un véhicule électrique, même d’occasion. 3- Le coût d’usage a priori il est plus bas pour l’électrique. Beaucoup plus bas ? Oui si l’analyse se limite au coût d’entretien (environ 35% moins cher). Quant au prix du plein il varie entre 2 et 10 euros pour 100 km suivant le type de recharge alors même que la fiscalité est ultra-avantageuse et la question se pose : jusqu’à quand ? En ajoutant la décote plus rapide du véhicule, l’assurance (qui sans un aide spécifique) est plus chère alors financièrement le passage à l’électrique est un gouffre. Les grandes villes, mieux desservies par les transports en commun et les infrastructures de mobilité douce, bénéficient en revanche davantage des mesures liées à la transition énergétique.


Le logement est un autre sujet de crispation. La grogne porte un nom : passoire thermique. Après l’interdiction de location sans remise en l’état après le départ du locataire des logements classés G les plus énergivores, la cible s’est étendue à toutes les habitations appartenant à la catégorie G. Le parc locatif concerné dépasse déjà le million Puis, ce seront les logements classés F en 2028 et enfin ceux classés E à partir de 2034. A termes, près de 5 millions d’habitations seront soumis aux contraintes de la loi Climat et résilience. Pour les petits bailleurs dans l’incapacité de financer les travaux, il faut vendre parfois à prix cassés.


Pour tous les prioritaires de ce type de biens, plutôt des familles modestes, leur patrimoine se dévalorise. Faute de moyens, malgré les aides, ils ne peuvent engager des travaux d’isolation alors que le coût de l’énergie va irrémédiablement progresser avec la transition énergétique. Pire, l’interdiction de vente chaudières au fioul (très prisées en milieu rural), va contraindre nombre de foyers à revoir l’ensemble de leur installation en cas de casse. Essentielle mais inégalitaire, la transition écologique risque d’exclure les plus modestes et d’être de plus en plus contestée.


Publié le vendredi 24 janvier 2025 . 4 min. 29

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