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France : faux départ ou rechute?

Publié le mardi 7 février 2012 . 5 min. 07

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur des études de Xerfi

Faux départ ou rechute ? Une chose est claire, le début d’année s’annonce très compliqué pour l’économie française. Le climat des affaires fléchit à nouveau en janvier et tombe à un niveau qui peut faire craindre la récession. Alors d’accord, la confiance des chefs d’entreprise ne cède que 1 point. Ce qui n’est pas spectaculaire. Mais cela fait maintenant 9 mois que la tendance négative se renforce enquête après enquête. A 91 points, l’indice de confiance s’éloigne de plus en plus de sa moyenne de long terme (fixée à 100 par définition)  Mais là n’est pas le plus important. Deux orientations prises par les dernières enquêtes alimentent les craintes d’une panne durable de l’économie. D’abord, le mouvement baissier concerne toutes les branches, sauf une, le bâtiment. Ainsi, le commerce enregistre une très forte dégradation : quand on sait que la consommation demeure le pilier principal de notre croissance, il y a de quoi s’inquiéter pour la suite. A peine moins grave dans l’industrie, la situation reste également très préoccupante dans les services. Autre motif d’inquiétude, la direction prise par les indicateurs avancés. Les carnets de commandes dans l’industrie, les perspectives de commandes dans le commerce, l’évolution attendue de la demande dans les services empruntent le même chemin. Ce chemin, c’est celui de la poursuite de la dégradation au mieux jusqu’à la fin du printemps, au pire jusqu’à la fin de l’été c’est-à-dire la rentrée prochaine. Après le « ouf » de soulagement de la fin 2011, c’est donc la douche froide. Est-ce vraiment si surprenant ? Les entreprises sont en proie à de très grandes difficultés depuis plusieurs mois. C’est un euphémisme ! Notre indicateur Xerfi-Risk, qui mesure le risque de défaillances de l’ensemble des entreprises, s’est retourné depuis septembre dernier. Il s’approche dangereusement du rouge. Avec une note de 64, il flirtait dangereusement fin 2011 avec son plus haut niveau d’avril 2010, pic historique de la série. C’était le signe annonciateur de la rechute. C’est le signe évident aussi qu’aucun problème de fond n’a été résolu. Le taux de marge de nos entreprises est trop faible, et en particulier celui de notre tissu d’entreprises de taille moyenne. Avec la crise, il est tombé nettement sous la barre des 30%. Et avec l’épisode de reprise ? Rien n’a changé. C’est le statu quo, les marges restent collées à leur plancher. Or, quand les marges sont comprimées, la capacité de résistance au moindre accroc est nulle ou presque. Or les entreprises ont déjà massivement utilisé toutes les armes défensives à leur disposition : baisse de l’intérim, fins de CDD, gel des embauches, blocage des rémunérations, report des grands projets d’investissement et ajustement des stocks. Bref, tous les leviers d’ajustement ont déjà été manœuvrés et sont aujourd’hui épuisé. Plus inquiétant encore, les coûts d’exploitation s’alourdissent toujours et encore. La glissade de l’euro a brutalement renchéri le prix des matières premières, de l’énergie et des produits importés. Alors certes, la monnaie européenne s’est ressaisie en fin de mois. Mais d’autres attaques sont à craindre. Le fossé économique se creuse entre les deux côtés de l’Atlantique. Le découplage n’est pas tant entre pays émergents et pays avancés. Non, mais entre une Europe paralysée, où la récession menace à nouveau, et le reste du monde en croissance malgré tout, à défaut d’être en pleine euphorie. Il faut aussi mentionner l’augmentation des frais de personnel. Non pas à cause de revalorisations salariales, mais bien parce que les charges sociales enflent par petites piqures successives : coup de rabot sur le coefficient de réduction Fillon, hausse du plafond de la sécurité sociale, doublement de la taxe sur les contrats de santé. Et pour ne rien arranger, les coûts des locaux flambent. L’indice du coût de la construction, qui sert de référence pour revaloriser les baux commerciaux, s’est envolé depuis deux trimestres pour s’approcher dangereusement des 7% au 3ème trimestre. Insoutenable ! Entre une croissance qui coince, des coûts d’exploitation qui s’alourdissent, des délais de paiement qui s’allongent et des banques qui durcissent leurs conditions de crédit, les situations des trésoreries deviennent très préoccupantes, et bien sûr particulièrement celles des PME. La suite, on la connaît. Sans cash, inutile d’espérer passer le cap d’un exercice 2012 qui s’annonce très difficile. La liste des dépôts de bilan va de nouveau s’allonger, c’est implacable. Le chômage va s’alourdir encore pendant plusieurs mois. La barre des 3 millions de chômeurs dans la catégorie A n’est plus très loin. Notre capacité à fabriquer de la croissance va donc se réduire encore un peu plus, c’est irrémédiable. Un plan d’urgence en faveur des entreprises fragiles devient indispensable à court terme. Pour le prochain quinquennat, le redressement de leurs marges et un électrochoc sur l’investissement doivent impérativement devenir une priorité nationale. Le temps du saupoudrage, des demi-mesures, et des annonces tacticiennes sans cohérence d’ensemble doit laisser la place à une stratégie audacieuse en faveur du tissu productif. Une orientation qui exige de rétablir la cohésion sociale sans laquelle rien ne sera possible. Le choc de l’offre ne peut pas être un simple coup de poker politique.

Alexandre Mirlicourtois, France : faux départ ou rechute?, une vidéo Xerfi Canal


 


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