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France : l'inévitable dégradation de l'activité

Publié le jeudi 1 septembre 2022 . 4 min. 49

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Des campings pleins, des hôtels complets, des plages bondées, l’été 2022 a été celui de tous les records et l’arrière-saison s’annonce toute aussi exceptionnelle. Cela ne renvoie pas l’image d’une économie française aux abois, d’autant qu’à 0,5%, la croissance a rebondi et fait mieux que prévu au 2e trimestre. Certes, mais c’est pourtant le chant du cygne et la rentrée est placée sur un brutal retour à la réalité.


Les Français en mode défensif


À celle de la hausse des prix tout d’abord. À plus de 6%, l’inflation est à un pic depuis 1985. Principalement alimentées par la flambée des prix de l’énergie, les inquiétudes portent désormais sur les conséquences de la sécheresse sur les prix des produits alimentaires. Le gouvernement a bien mis en place des garde-fous pour contenir la progression de l’indice général des prix. Mais l’économie française, comme celles des autres pays européens, n’en aura pas terminé avec le cycle inflationniste d’ici la fin de l’année d’autant que la faiblesse de l’euro renchérit considérablement le prix d’une partie des importations.


C’est une attaque violente contre le pouvoir d’achat, principalement des salariés dont les rémunérations ne suivent pas. Conséquence, une fois ôtée l’inflation, le salaire mensuel de base était en recul de 3% fin juin et ce recul s’accentue sans réel espoir d’inversion de tendance à court terme. Concernant une majorité de consommateurs, il faut donc parler de véritable craquement. Le moral des ménages mesuré par l’Insee stagne ainsi à proximité de ses plus bas historiques. Ce n’est plus de l’inquiétude, mais une véritable défiance et les Français n’anticipent aucune amélioration de leurs finances à court terme.


C’est bien pour cela qu’ils restent en mode « défensif » et pour ceux qui le peuvent, épargner reste LA priorité. Bien entendu, l’effort n’est plus aussi intense qu’au plus fort de la crise de la covid-19, période durant laquelle une épargne forcée s’était constituée. Il n’en demeure pas moins qu’il reste supérieur à ses standards d’avant crise sanitaire. C’est un frein à la consommation et les dépenses en services ont eu beau rebondir aux printemps derniers avec la levée des dernières restrictions, cela n’a pas suffi à compenser le recul sur les autres postes d’achat. L’été aura certainement apporté une bouffée d’oxygène, mais la tendance de fond demeure.


Quant au rêve pavillonnaire des Français, il devient de moins en moins accessible avec la hausse des taux d’emprunt auquel s’ajoute celle du coût de la construction, conséquence à la fois de la flambée du prix des matériaux et de l’impact de la nouvelle réglementation environnementale RE2020.


Un avantage de change très limité


Ce contexte n’est évidemment pas favorable à l’investissement en construction. Certes, il résiste encore, mais pour de raisons ponctuelles : anticipant les effets de la RE2020, nombre de ménages se sont en effet précipité pour déposer leur demande de permis de construire, ce qui a alimenté l’activité, tout comme la chasse au dernier taux bas. Mais le soufflé va mécaniquement retomber et la fin d’année s’annonce compliquée.


Les entreprises vont donc devoir faire face à une demande domestique amorphe sans prise de relais possible par l’international. Certes, l’euro s’est considérablement affaibli face au dollar, passant même sous la parité. Mais c’est le cas pour la majorité des monnaies des grandes économies concurrentes. La monnaie unique ne s’est ainsi que légèrement dépréciée face au yuan, est restée stable ou presque face à la monnaie sud-coréenne et à la livre et s’est même renchérie face au yen. L’avantage de change est donc très limité. Surtout, il tombe à plat, c’est-à-dire au moment même où la demande mondiale adressée à la France vacille. C’est donc peu dire que les chefs d’entreprise sont dans l’expectative, que peu à peu leur confiance s’étiole alors que se profile le gros stress des approvisionnements d’énergie pour cet hiver. Idem pour le climat de l’emploi qui se replie au fil des mois.


Les entreprises vont s’ajuster


Il est toujours possible de se rassurer en se penchant sur les chiffres en dur. Finalement, l’investissement des entreprises a résisté au 1er semestre et les créations nettes d’emplois aussi. Mais c’est avoir l’œil dans le rétroviseur et cette résistance risque de faire long feu maintenant qu’elle est mise à l’épreuve de l’affaissement des débouchés internationaux et du coup de frein de la consommation. Et c’est au pire moment, c’est-à-dire la période durant laquelle se décident les budgets investissements, les embauches et les revalorisations salariales pour 2023. Un changement de pied est donc à attendre et les entreprises vont se replier sur des stratégies d’ajustement plus défensives. Compte tenu de l’élan pris fin 2021 et au 1er semestre, la croissance française atteindra en moyenne 2,5% sur 2022. Un affichage trompeur, masquant une fin d’année au ralenti qui ne permet pas d’espérer plus de 1% de hausse du PIB en 2023. C’est insuffisant pour stabiliser le marché du travail et éviter une remontée du chômage.


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