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Depuis l’arrivée de Mario Draghi il y a un peu moins d’un an, un optimisme consensuel concernant l’état de santé de l’économie italienne s’est diffusé, à tel point que « The Economist » l’a désigné en décembre dernier comme « pays de l’année ». À l’origine de cette douce euphorie, l’espoir suscité par l’ambitieux programme de réformes et d’investissements mis en place par le nouveau Président du Conseil, l’obtention, dans le cadre du plan Next Generation, de 191,5 milliards d’euros sur 6 ans de financement par l’Europe et enfin des indicateurs conjoncturels favorablement orientés.


L’Italie remonte la pente du covid


C’est un fait, après avoir sombré en 2020, l’économie transalpine s’est spectaculairement redressée et 2021 a été menée tambour battant, après un premier trimestre encore hésitant. Finalement, à 6,2% à la sortie de l’été, l’acquis de croissance est suffisamment fort pour assurer a minima une activité en hausse de 6,4% sur l’ensemble de l’année. La relance s’appuie en outre sur l’ensemble des composants du PIB. L’allégement des restrictions sanitaires a permis à la consommation de poursuivre son rétablissement au 3e trimestre, tandis que l’investissement profitait des incitations budgétaires et de bonnes conditions financières pour poursuivre sur sa lancée. Les ventes de produits italiens à l’étranger progressent également, permettant au commerce extérieur d’apporter 0,5 point à la croissance d’ensemble malgré la hausse des importations. La base sectorielle du rebond est aussi assez large et excepté les branches agricoles, des arts, spectacle et activités récréatives, tous les autres secteurs sont au diapason.


Déclassement industriel


Mais ce rebond, partant de très bas, signifie-t-il que l’Italie va vraiment mieux du point de vue structurel ? Rappelons-le, l’Italie n’a pas seulement à remonter la pente du covid. Son PIB demeurait en T3 2022 6 points en retrait de ses pics de 2008.


Le déclassement de l’économie italienne ces dernières années, c’est d’abord celui de son industrie manufacturière. Or, aucune correction n’est encore perceptible, bien au contraire. Les performances extérieures italiennes restent notamment dégradées. Il ne faut pas se laisser abuser par le rebond de 2021, c’est un simple effet d’optique après le décrochage de 2020 lié à la pandémie. La tendance sous-jacente, c’est bien celle de la poursuite du recul des parts de marché de l’Italie dans le commerce mondial. En cause, une faible productivité qui recule depuis plus de 15 ans. L’Italie s’est montrée incapable de procéder aux investissements nécessaires pour inverser la tendance et s’est faite débordée par ses voisins alors qu’elle faisait jeu égal jusqu’au début au milieu des années 2000. Depuis, le fossé avec le reste de la zone euro s’est creusé et ne se comble toujours pas. Et, difficile de voir comment la tendance pourrait s’inverser à court terme. Côté capital physique, l’investissement hors logement reste faible, signe que la modernisation des entreprises prend du retard. Le taux d’investissement des sociétés non financières italiennes est à la traîne notamment vis-à-vis de la concurrence française.


L’Italie n’a pas de politique pour concilier travail et famille


Côté capital humain, notamment les jeunes, il existe une première faiblesse, celle du système éducatif. Les formations existantes sont trop éloignées du besoin des entreprises et la proportion des 15-29 ans déscolarisés sans emploi est nettement supérieure à la moyenne de la zone euro. Une très faible employabilité qui ne s’améliore pas et qui se traduit par un taux de chômage des moins de 25 ans au-dessus de la moyenne européenne. Un écart qui ne se réduit toujours pas avec ses principaux voisins.


Quant au taux d’emplois, qui reflète la capacité d’une économie à utiliser ses ressources en main-d’œuvre, il ne montre aucun signe de réel redressement. Il varie toujours en dessous de son niveau prépandémie et l’écart avec la zone euro se maintient voire se renforce, notamment du côté des femmes pour qui la covid-19 a altéré une situation déjà critique. Le problème est que l’Italie n’a pas de politique permettant de concilier travail et famille. De fait, une femme sur quatre démissionne au moment de sa première grossesse, parce qu’elle n’a pas d’autre choix.


Amplification de la fracture entre le Nord et le Mezzogiorno du Sud, finances publiques laminées avec une dette publique à 155% du PIB (seule la Grèce fait pire dans la zone euro), poursuite du déclin démographique complètent la liste déjà longue des handicaps lourds italiens.


Instaurer de solides bases pour la suite grâce à l’argent de la relance communautaire s’apparente donc aux travaux d’Hercule pour le gouvernement. Sous l’impulsion de Super Mario, la mise en mouvement du pays a juste commencé et doit s’inscrire dans un temps long pour sortir le pays de l’ornière. À court terme, l’optimisme concernant la situation économique italienne est donc grandement exagéré.


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