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L'euthanasie démographique de l'Europe

Publié le mercredi 22 juillet 2020 . 4 min. 05

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L’Europe se dirige droit vers une euthanasie démographique. Selon les projections d’Eurostat, la bascule se rapproche. C’est pour 2027, une année à partir de laquelle la population des pays membres de l’Union européenne va commencer à décroître et perdre un peu plus de 8 millions d’habitants à l’horizon 2050. C’est un peu comme si l’Autriche était rayée de la carte durant cet intervalle.


Moins d’actifs, c’est une croissance potentielle plus faible


La mécanique est déjà en marche. Avec un taux de fécondité nettement inférieur à 2,1 depuis des années, l’Europe n’assure plus le renouvellement de ses générations. Et sans l’apport de l’immigration, sa population baisserait déjà depuis huit ans : le solde naturel a été négatif depuis presque 10 ans et un nouveau palier a été franchi en 2018 avec un surcroît des décès sur les naissances à plus de 400 000.


Ce tableau déjà très sombre, il faut pourtant encore le noircir. Si l’attention est portée sur les 20–64 ans, c’est-à-dire la population en âge de travailler, la bascule ce n’est pas 2027. Elle s’est déjà produite ! La date : 2011. Depuis, le nombre des 20–64 ans s’est réduit de près de 5 millions de personnes et la tendance va aller en s’accélérant. La saignée est impressionnante, plus de 35 millions de travailleurs en moins entre 2020 et 2050. C’est quasiment l’équivalent de la force de travail française qui est appelée à disparaître de l’UE.


Or, on touche là à l’une des sources principales de la croissance, c’est-à-dire le volume de travail mobilisable. Moins d’actifs, c’est la certitude d’une croissance potentielle plus faible, même s’il y a des gains de productivité, même si le taux de participation au marché du travail des seniors augmente. C’est aussi, à coup sûr, des problèmes de financement des systèmes des retraites, de santé avec l’alourdissement du coût de la dépendance, l’alourdissement du déficit public, etc.


Compétition démographique entre pays de l’UE


Pas étonnant que dans ce contexte monte une troisième dimension de la concurrence intraeuropéenne : la concurrence démographique, bien comprise comme étant la capacité prédatrice d’un État à siphonner les talents de ses plus proches voisins.


C’est bien ce qui s’est déjà passé avec l’Allemagne après la grande récession. Alors que le nombre d’habitants a continuellement baissé de 2006 à 2010, une rupture intervient en 2011 où la population entame un véritable boum démographique. Un boum lié à l’explosion de l’excédent migratoire sous l’impact de l’arrivée de jeunes issus des pays du Sud ou de l’Est d’Europe (alors en pleine crise), puis sur la fin des différentes vagues de réfugiés venus de pays en guerre, notamment de Syrie. L’Italie, la Grèce et plus encore l’Espagne en ont souffert. Outre-Pyrénées, le solde migratoire a été négatif de 2012 à 2015 et le choc a été suffisamment rude pour que le retour des jeunes exilés de la crise économique devienne un enjeu politique majeur.


Il y a donc bien compétition entre les pays avec le risque d’une divergence accrue entre les pays membres. Avec une complication supplémentaire : l’agenda du déclin et de l’urgence n’est pas le même entre les différentes économies :


- Excepté les pays baltes, c’est en Europe de l’Est que la situation est la plus critique. Toute chose égale par ailleurs, la Roumanie semble la plus menacée. Avec 3,8 millions de travailleurs en moins entre 2020 et 2050, elle perdrait 32% de sa force de travail. La Bulgarie suit de près (-31%). Parmi les principales économies de la région, la Pologne pourrait perdre de son côté plus de 5 millions de travailleurs, soit près du quart de sa force de travail. La Slovaquie : 22%. En d’autres termes, le départ de jeunes du cru, notamment diplômés, s’il est encouragé par une politique volontariste de l’un des États membres pour attirer les jeunes talents, ne peut être vécu que comme une agression.


- À l’Ouest, parmi les 5 principales puissances économiques, c’est en Italie où le problème se pose avec le plus d’acuité, même si l’Espagne et l’Allemagne ne seront pas épargnées non plus. La France et plus encore le Royaume-Uni sont en partie préservés.


L’Europe aura demain beaucoup moins d’actifs. Et tant que la porte de l’immigration demeure fermée, la seule issue pour atténuer le choc c’est de mobiliser la main d’œuvre. L’activation du travail des femmes peut être un levier dans le Sud. Mais il est clair que cette donne démographique crée une nouvelle pression sur le temps de travail.


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