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L'inflexion de l'épargne face aux taux zéro

Publié le lundi 14 octobre 2019 . 4 min. 38

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A l’ère des taux bas, le marché de l’épargne est en ébullition. C’est contre-intuitif, mais la faiblesse des taux n’a pas détourné les ménages de l’épargne. Bien au contraire, l’effort des ménages a augmenté et le taux d’épargne se situe aujourd’hui 1 point au-dessus de la moyenne enregistrée entre 2013 et 2018. Les préoccupations de long terme (préparation de la vieillesse, renchérissement des études, de l’immobilier) renforcent les comportements d’épargne. Elles agissent sur la tendance de fond, mais n’expliquent pas les inflexions de court terme. Le supplément non anticipé de revenus issus des mesures des gilets jaunes peut avoir contribué au sursaut récent. Mais, plus fondamentalement, dans un contexte où l’argent ne rapporte plus, il semble bien que les ménages aient augmenté leur flux d’épargne afin de maintenir constant la valeur de leur patrimoine. C’est d’ailleurs, une tendance que l’on retrouve un peu partout en Europe. Résultat, les flux d’épargne sont à leurs records historiques en France et devraient continuer leurs ascensions ces prochains mois.

La structure des placements change

Autre conséquence des taux bas, la structure des placements se modifie aussi quelque peu, même s’il ne faut pas oublier que les Français ont nettement tendance à privilégier la sécurité à la rentabilité dans leurs décisions de placements et que la pierre est particulièrement prisée. Elle l’est d’autant plus que le coût de l’endettement a été réduit par les faibles taux, que les banques prêtent facilement et jusqu’à 100% du prix du bien, voire plus, pour intégrer notamment les droits de mutation dans le plan de financement, et que le rendement de la pierre, plus-values comprise, demeure largement positif. L’opération est d’autant plus intéressante que les intérêts d'emprunt sont déductibles des revenus fonciers et réduisent l’assiette fiscale.

Cette appétence pour la pierre n’est pas une nouveauté mais se renforce avec une inflexion très nette du côté de la pierre-papier et un engouement soudain pour les fonds d’investissement en immobilier que sont les SCPI et les OPCI Grand Public.
Au cours du 1er semestre 2019, les SCPI ont collecté un total de 4,3 milliards d’euros. Une somme en hausse de 78% par rapport à la même période de 2018 et qui dépasse de 12% l’ancien record de 2017. Ensemble, SCPI et OPCI Grand Public c’est 5,5 milliards d’euros collectés au 1er semestre contre 3,5 il y a un an, soit un bond de plus de 50% : 2019 s’annonce d’ores et déjà comme une année historique pour la pierre-papier.

Compte tenu de la faiblesse des taux, les rendements des produits de taux se rapprochent du néant.

Pour le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (l’ex-Codevi), le taux servi est de 0,75%. Pour le Plan d’Epargne Logement il monte à 1% et atteint 1,25% pour le Plan d’Epargne Populaire. En face l’inflation est de 1,3%, autrement dit, en termes réels, les rendements sont négatifs.

L’assurance-vie s’en sort un peu mieux même si là aussi la tendance est à la baisse. Compte tenu de ces écarts, les flux vers l’assurance-vie en euros accélèrent et ont gagné plus de 1 milliard d’euros alors qu’ils ralentissent en direction de l’épargne réglementée. Le faible étiage des taux, devrait en principe, favoriser les produits de fonds propres, qui plus risqués, offrent une rémunération plus élevés, c’est le cas de l’assurance-vie en unité de compte ou des actions.

Depuis le début de l’année le CAC 40 a gagné plus de 18% malgré une conjoncture économique délicate. C’est aussi l’une des conséquences des taux bas. La logique voudrait donc qu’il y ait une bascule de l’épargne des produits de taux vers les produits de fonds propres. Ce n’est pas ce que l’on observe à ce jour. Mais le mouvement est en cours guidé voire imposé par l’offre. En attestent les mesures radicales prises par Generali pour limiter l’accès à ses fonds d’assurance-vie en euros. L’assureur ne va pas seulement se contenter de réduire le taux servi, mais il va aussi de fermer l’accès à deux de ses fonds euros sur les 8 qu’il proposait. Lui emboitant le pas Allianz France a durci ses conditions d’accès à ses fonds en euros : un placement de 1 million d’euros aura une contrainte d’investir 50% de cette somme sur des supports en unité de compte. Le ton est donné. L’écrasement des taux va non seulement entraîner une accélération des flux de l’épargne mais devrait aussi flécher ces flux vers des produits de plus en plus risqués.


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