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La France corrompue : les chiffres

Publié le jeudi 21 décembre 2023 . 4 min. 33

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La vraie question n’est pas de savoir si la corruption existe en France, mais bien plus de la quantifier, de mesurer son évolution, de la comparer vis-à-vis des autres pays. Le degré de corruption dans les administrations publiques et la classe politique peut s’appréhender à travers l’indice de perception de la corruption créé par l’ONG Transparency International. Les notes varie de 0 (fortement corrompu) à 100 très peu corrompu Coincée entre le Royaume-Uni et l’Autriche, la France se situe à la 21ème place sur 180 pays analysés avec un score de 72. Parmi les meilleurs élèves, majoritairement des pays du nord de l’Europe, Danemark en tête. En bas de classement, les pays en proie aux conflits et à des gouvernances autocratiques Libye, Afghanistan, Venezuela, Corée du Nord et Somalie. Malgré une légère amélioration ce deux dernières années, la tendance sur 10 ans ne montre pas de progrès spectaculaires.


L’indice global de corruption publié par GRP, une société suisse, se veut plus exhaustif. Il évalue l’exposition des pays aux risques de corruption publique, privée et autres crimes en col blanc. Les scores des pays sont présentés sur une échelle de 0, risque le plus faible, à 100 le plus élevé. En progression de deux places, la France se classe en 17ème position sur 196 pays derrière le Canada. Encore une fois les pays d’Europe du Nord dominent le classement quand la Corée du Nord et la Syrie restent ancrées aux dernières positions.


L’analyse, seule, de ces indices donne toutefois une vision trop macroscopique. Les statistiques de l’Agence française anticorruption permettent de rentrer dans le détail : plus de 800 infractions d’atteintes à la probité sont aujourd’hui constatées. Des infractions en hausse qui progressent de 5% par an depuis 2016.


La corruption, stricto-sensu, rassemble près du tiers des infractions identifiées sur la période avec une majorité de cas de corruption active, entendue comme étant l’acte du corrupteur c’est-à-dire de celui qui offre ou cède aux sollicitations du corrompu afin d’obtenir de ce dernier l’accomplissement (ou le non accomplissement) d’un acte de sa fonction. Autre caractéristique, la corruption est beaucoup plus présente dans le secteur public que dans le secteur privé (peut-être parce que plus traçable ou investigué) et c’est l’infraction qui a le plus progressé ces 6 dernières années. Deuxième délit le plus souvent constaté, le détournement de biens ou de fonds publics et la prise égale d’intérêt, autrefois qualifié d’ingérence (c’est-à-dire le fait de participer à un processus décisionnel dans le cadre de ses fonctions tout en détenant par ailleurs un intérêt, souvent de nature privée, susceptible d’orienter sa décision) constituent les 2ème et 3ème infractions, en hausse chacune de près de 6% l’an.


Les autres formes d’infractions, favoritisme, recel, trafic d’influence, concussion (c’est-à-dire la perception par un agent public d’une somme qui n’est pas due en application de la loi ou du règlement) s’ajoutent à la palette des infractions.
Quant au portrait-robot des mis en cause il s’agit dans 95% des cas de personnes physiques, très majoritairement des hommes, de nationalité française, avec une surreprésentation des 45-54 ans.


Au-delà de ces aspects, il existe aussi une cartographie des infractions. Rapportée à la population, elles se concentrent plus particulièrement en Corse qui en comptabilise plus de 6 pour 100 000 habitants quand la moyenne nationale est de 1. Les territoires ultramarins sont également fortement concernés : Polynésie, Guyane, Guadeloupe complètent le top 5. En métropole, les infractions s’accumulent plutôt dans l’Est et le Sud exception faite de l’Ile de France, principalement de Paris qui centralise de nombreuses institutions gouvernementales, sièges sociaux d'entreprises, et organisations internationales propices aux dérives.


Les données de l’Agence française anticorruption peuvent paraitre en décalage avec l’amélioration relative de la position française selon les indicateurs internationaux. Elles ne le sont pas. Elles sont simplement le résultat d’efforts plus intensifs pour détecter et poursuivre les infractions. Et dans ce domaine, plus on cherche plus on trouve.


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