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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

Qui ne l’a pas entendu : la France, championne du monde, toutes catégories, du tourisme mondial. C’est très flatteur pour notre ego avec 84,5 millions de visiteurs, notre pays reste en effet la première destination touristique au monde, loin devant les Etats-Unis 80 millions de visiteurs environ et l’Espagne 68 millions. C’est quand même un drôle de chiffre. Certes, la France, avec l’Italie, dispose d’un patrimoine culturel unique au monde. La France bénéficie aussi des deux formes de tourismes de loisirs : balnéaire et de sports d’hiver grâce à son domaine skiable hors normes, auxquels il faut encore ajouter le tourisme d’affaires. C’est un fait objectif, l’offre de la France en matière touristique est complète, ce qui est rare. Mais quand même, de là à caracoler en tête, devant les Etats-Unis ou la Chine qui bénéficient pourtant d’un sérieux effet de taille, c’est étrange. En fait, la France est un pays de passage.

 

Beaucoup de vacanciers d‘Europe du Nord, Anglais, Allemands, Belges, Hollandais ne font que traverser le pays avant de rejoindre leur vraie destination finale en l’occurrence l’Espagne, le Portugal ou l’Italie. Ils restent une nuit, dépensent peu et leur principal budget est celui du carburant et des péages. En d’autres termes notre chiffre de fréquentation fait de la « gonflette ». Cela devient une évidence, dès lors qu’on rapproche ce chiffre de celui des recettes touristiques, afin de déterminer ce que rapporte chaque touriste en moyenne. Le résultat est alors surprenant : en prenant l’UE à 28 et en y ajoutant, la Suisse l’Islande et la Norvège, soit un total de 31 pays, la France avec ses 662 petits dollars se situe en 24ème position, coincée entre la Pologne et la République tchèque. 662 dollars c’est 27% en dessous de la moyenne européenne. Pire un classement mondial, réalisé par Coach Omnium, classait la France au 83ème rang mondial sur 98 pays analysés et cette fois si coincé entre le Chili et le Monténégro. Autant dire que l’Australie et ces 4 660 dollars par touriste ou même plus près de nous, rien que le Portugal et ses 1 481 dollars, sont hors d’atteintes. Voilà qui bouscule sérieusement les idées reçues. Mais que confirme la ligne voyage de la balance des paiements.

 

C’est un bon résumé de ce qui passe en matière touristique. Prenons les recettes et pour gommer les effets de taille, rapportons les au PIB. C’est un bon moyen de détecter les pays hyperspécialisés ou hyper-performants en matières touristique. Et à nouveau encore, la France se traine à la 24ème place, coincée entre l’Irlande et les Pays-Bas cette fois-ci, très loin des champions en la matière, la Croatie, Malte, Chypre ou de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne Sort alors généralement l’argument massue : certes, les recettes ne sont pas à la hauteur de nos espérances, mais les Français sont casaniers, ils restent en France et finalement dépensent peu en dehors des frontières de l’Hexagone.

 

Il faut donc aussi analyser le solde pour avoir une vision plus complète. Le problème, c’est que c’est un a priori, car les Français partent massivement à l’étranger et dépensent même beaucoup : c’est le 3ème pays en matière de dépenses en Europe, le 6ème au niveau mondial, si bien que l’excédent de la ligne « voyage » ne dépassent pas 7 milliards d’euros environ en moyenne. C’est bien mais ce n’est finalement pas beaucoup plus que la Croatie dont le PIB représente à peine plus de 2% de celui de la France et moins que le Portugal. Notre excédent c’est 1,7% du PIB ce qui nous classe au-delà de la 20me position européen. 7 milliards d’euros, cela permet d’éponger suivant les années entre 8% et 15% de notre déficit commercial. Eurostat, publie de son côté un drôle d’indicateur, celui de l’intensité touristique, défini comme le rapport entre le nombre de nuitées (des résidents et des non-résidents) rapporté à la population du pays, ce qui permet de gommer une fois de plus les effets de taille. A la 9ème place européenne, la France est nettement devancée par les pays du Sud, rois du tourisme estival, mais aussi par l’Autriche destination phare des sports d’hiver et l’Irlande. On a beau regarder de tous les côtés, les chiffres sont déroutants et à trop se focaliser sur le nombre de touristes on oublie qu’il existe d’autres classements sur les retombées économiques. Et dans ces classements-là, la France renvoie l’image d’un pays qui sous-exploite son potentiel touristique.

 

Alexandre Mirlicourtois, La France n°1 du tourisme : un titre très usurpé, une vidéo Xerfi Canal TV


Publié le mercredi 29 juin 2016 . 4 min. 34

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