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La France perd de plus en plus son autonomie alimentaire

Publié le jeudi 16 décembre 2021 . 4 min. 21

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Grande puissance agricole mondiale, premier producteur agricole de l’Union européenne, très loin devant l’Allemagne et ses principaux concurrents italiens, espagnols et britanniques, la France n’assure pourtant plus totalement sa souveraineté alimentaire, si bien qu’aujourd’hui 20% de l’assiette des Français est importée.


L’agriculture française cède du terrain


Très concrètement, plus de la moitié de la viande ovine consommée vient de l’extérieur de nos frontières, 35% de la viande de volaille, 27% de la viande porcine et 22% de la viande bovine. La situation est également alarmante dans d’autres filières. La France importe ainsi 41% de sa consommation de fruits frais tempérés, la palme revenant aux produits de la pêche et de l’aquaculture : 94%.


La dépendance aux importations en oléoprotéagineux notamment pour l’alimentation animale riche en protéine comme les tourteaux de soja est également très forte. Certes, cette tendance s’inscrit dans l’évolution plus globale de l’internationalisation des filières, c’est-à-dire d’un accroissement de la part de la production mondiale qui est exportée ou importée pour satisfaire un décalage croissant entre bassins de production et de consommation. Mais il ne faut pas se voiler la face, l’agriculture française cède du terrain, devient de plus en plus dépendante des importations et serait même devenue archi-déficitaire sans les boissons et les céréales.


Plus que les circuits de distribution (que ce soit les grandes surfaces alimentaires ou les magasins de proximité), cette pénétration des produits étrangers est largement le fait de la restauration hors foyer et de l’industrie agroalimentaire. Plus de la moitié de la viande bovine consommée en restauration est importée, 75% des poulets standards et de 20 à 30% des produits laitiers.


Or, la consommation hors domicile représente environ un tiers du budget alimentaire des ménages et 15 millions de Français prennent chaque jour au moins un repas à l’extérieur. Quant aux IAA, deux exemples suffisent à démontrer les difficultés de passer des produits bruts aux produits transformés à plus forte valeur ajoutée. Alors que la France est le premier exportateur mondial de pommes de terre et dégage un confortable excédent de 591 millions d’euros, elle est déficitaire de 322 millions d’euros pour les produits transformés à base de pommes de terre hors fécule. Idem, le solde est positif de 300 millions d’euros environ pour les pommes, mais négatif pour le jus de pomme de 85 millions d’euros.


Un manque de compétitivité-prix


Si les produits importés sont choisis par le consommateur, par les acheteurs de la restauration ou les industriels de l’agroalimentaire, c’est d’abord en raison d’un prix plus faible. Se pose donc d’abord la question du manque de compétitivité-prix. L’industrie agroalimentaire française se caractérise par un coût du travail plus élevé et qui a augmenté plus rapidement que chez ses principaux concurrents européens, notamment allemands. Ces difficultés sont amplifiées par le recours important au travail détaché en particulier en Allemagne et aux Pays-Bas, notamment pour l’abattage et la découpe de la viande. 
Mais il faut aussi citer pêle-mêle : une réglementation notamment environnementale plus contraignante ; une plus faible concentration des exploitations agricoles qui limitent les effets d’échelle ; une fiscalité sur la production plus élevée qui s’explique notamment par le nombre de taxes affectant spécifiquement les produits agroalimentaires français ; l’offensive de pays comme la Pologne ou l’Espagne.


Affaiblie, notre autonomie alimentaire risque bien de se réduire encore. C’est un aphorisme : pour produire, il faut des terres agricoles et des agriculteurs. Or, l’un et l’autre diminuent. L’étalement urbain a notamment fait perdre en moyenne 65 900 hectares de terre agricoles par an entre 1982 et 2018, soit 2,4 millions d’hectares. C’est l’équivalent des 4 départements de l’ancienne région Loraine. À cela s’ajoute une diminution de la population active agricole. Et cela ne va pas aller en s’arrangeant. Le rythme actuel des installations en agriculture ne permettra pas de compenser les cessations d’activités massives prévues dans les années à venir et un quart des exploitations pourrait ainsi disparaître en cinq ans seulement ! 


Autant dire qu’il faudrait une sacrée hausse des rendements pour contrebalancer ces tendances alors qu’un autre élément va être à prendre en compte avec la loi Egalim 2. L’enfer est pavé de bonnes attentions ! En rendant non-négociable la part correspondant au coût des matières premières agricoles entre un producteur agricole et son premier acheteur (l’industriel agroalimentaire), elle « sanctuarise » le coût de production des agriculteurs, ce qui pourrait se traduire par une augmentation des prix alimentaires français avec en bout de course une augmentation des importations. Une attaque de plus à l’autonomie alimentaire du pays.


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