De l'intelligence des données à l'expertise augmentée
Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
RESEARCH
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?

Voir plus tard
Partager
Imprimer

La filière viande est au bord du gouffre. Tous les maillons sont affaiblis et autorenforcent une spirale infernale. Cela vient en partie de la déconsommation de viande par habitant, conséquence de la montée des préoccupations en matière de santé, du bien-être animal et de l’environnement. Le contexte inflationniste a ajouté une couche supplémentaire, car la viande reste un aliment cher, rationné lorsque les prix augmentent. La population a beau croître, cela ne suffit plus à assurer une demande globale en hausse. La déconsommation n’est toutefois qu’un versant du problème.


Concurrence internationale et fragilité des filières françaises


La consommation de viande s’est surtout modifiée, tout comme le lieu d’achat. Quel que soit l’animal, les achats de viande brute déclinent, et l’évolution des habitudes alimentaires a fait quasiment disparaître des assiettes le lapin, le gibier, le cheval et le mouton. Ils sont remplacés par des produits transformés, mieux adaptés aux modes de vie actuels. Ces produits, majoritairement issus de l'industrie agroalimentaire, sont distribués en grandes surfaces et chaînes spécialisées, dont les approvisionnements sont moins ancrés dans les territoires que les réseaux traditionnels. Ce mouvement de fond renforce et étend la portée de l’intensification de la concurrence internationale.


La concurrence internationale, d’abord intra-européenne, n’a pas toujours été loyale. En Allemagne, les abattoirs ont abusé de la directive sur les « travailleurs détachés » pour renforcer leur compétitivité. Ce dumping social leur a permis d’évincer la concurrence, et toute la filière viande s’est retrouvée renforcée grâce à la proximité géographique entre élevage, abattage et transformation. Ensuite, la concurrence espagnole et polonaise a exercé une pression supplémentaire par une baisse drastique des salaires. Les filières porcine et volaille françaises ont été les plus impactées. Désormais, l’importation couvre un quart de la consommation de viande bovine et la moitié de celle de poulets. La France n'est plus autosuffisante en porc et ne l'est plus aujourd’hui que dans la filière du lapin.


Quant à la concurrence extra-européenne, elle se renforce. L’Union européenne ouvre grand ses portes aux importations ne respectant pas les mêmes exigences en termes de conditions sanitaires, de taille des élevages, d’utilisation d’antibiotiques, de bien-être animal ou de respect de l’environnement. Cela entraîne un déferlement de produits bas de gamme. Ces évolutions ont un marqueur : le solde commercial de la filière viande et des produits à base de viande, qui s’enfonce dans le rouge depuis près de 20 ans.


Problèmes internes et menaces sur l'avenir de la filière


Résumer les problèmes aux seules attaques extérieures serait toutefois réducteur. Le manque de rentabilité des élevages, la faible compétitivité des abattoirs, ainsi que l’absence de structuration et de coordination des filières contribuent également à la situation. Ces filières sont marquées par le déséquilibre des relations commerciales avec l’aval, notamment la grande distribution. De plus, la restauration collective privilégie les produits importés à bas prix pour limiter les coûts. Enfin, l’installation de nouveaux élevages et abattoirs rencontre souvent l’hostilité des riverains. Près d’un abattoir sur cinq est en situation difficile, et 30% pourraient fermer d’ici deux à trois ans, ce qui porterait un nouveau coup à la souveraineté alimentaire du pays.


Publié le lundi 30 septembre 2024 . 3 min. 42

x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :