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Aide à l’arrachage, distillation de crise consistant à transformer du vin en alcool pour des usages industriels… quelque chose ne tourne pas rond dans la filière viticole française. Le mal est cerné, il y a trop de vin disponible malgré un niveau de production historiquement bas. Cette contraction de l’offre s’inscrit dans un temps long, conséquence de l’effondrement de la consommation par habitant passée de 120 litres par an au début des années 60 à environ 70 début 90 pour tomber en dessous de 40 aujourd’hui. La population française a certes progressé, mais pas assez pour contrebalancer cette lame de fond. Spectaculaire, l’affaissement de la demande domestique a fait plonger les volumes produits. Pas assez visiblement puisque les vignobles restent en surproduction.


Changement des habitudes


La tendance au repli de la consommation individuelle n’est en outre pas arrivée à son terme, car si la culture du vin reste ancrée dans la société française, les habitudes alimentaires ont changé au fil du temps. Quatre forces sont à l’œuvre :


• les préoccupations croissantes concernant la santé et le bien-être ont conduit de nombreuses personnes à réduire leur consommation d'alcool ;
• le temps à disposition pour la pause déjeuner s’est également raccourci : 64% des Français déjeunent en moins de 45 minutes. Snack, sandwich sont plébiscités, des pratiques qui ne s’accompagnent pas de consommation de vin. Quant à la prise de vin en restauration, elle se fait de plus en plus au verre et de moins en moins à la bouteille ;
• il y a aussi la montée de la concurrence avec d’autres types de boissons alcoolisées. La bière a notamment fait une percée considérable, principalement auprès des 25-35 ans ;
• enfin, les lois et réglementations concernant la conduite en état d'ivresse ont été renforcées et les règlements intérieurs de plus en plus d’entreprises limitent, voire interdisent totalement la consommation de boissons alcoolisées, y compris pendant les prises de repas.


À cela s’ajoute spécifiquement pour 2023 la conséquence de la hausse des prix dans les rayons et la réduction des achats plaisirs.


Concurrence étrangère


Expliquer les problèmes de surproduction de la filière viticole française au seul fait que les Français se détournent du vin est toutefois réducteur. Le renforcement de la concurrence étrangère pèse aussi. Quelques indicateurs pour prendre l’ampleur du phénomène : la réduction de la part de la France dans la production mondiale de vin et, ironie de l’histoire, c’est l’exportation de nos savoir-faire qui a rendu nombre de pays plus performants.


Les volumes importés ont donc tendance à progresser et la France se positionne aujourd’hui comme le 4e plus grand pays importateur mondial de vin, principalement d’entrée de gamme, venus d’Espagne et d’Italie, plus compétitifs. De fait, une part croissante de la consommation des Français est couverte par des vins étrangers. Côté exportations, les volumes stagnent, voire se contractent légèrement. Bilan, le solde commercial se réduit de façon quasi structurelle.


La tendance du vin sans alcool


À ces problèmes sur les volumes s’ajoute celui de la valorisation des produits. Il y a indéniablement une « premiumisation » de l’offre française : vin bio, biodynamique, vin nature se multiplient avec des coûts de production plus élevés qui s’accompagnent de surcroît d’efforts accrus en matière de packaging, du flaconnage à l’étiquette. En face, il y a des circuits de distribution archi-dominés par la grande distribution qui a peu à peu court-circuité nombre d’intermédiaires pour traiter directement avec les viticulteurs. Avec à la clé un déséquilibrage des rapports de force, excepté pour les grands domaines.


Et vient maintenant se greffer une nouvelle menace à ne pas prendre à la légère : l’irruption du vin sans alcool ou faiblement alcoolisé. Une tendance de consommation en devenir sur laquelle de plus en plus d’opérateurs étrangers (australiens, néozélandais) se positionnent. La filière française a tout intérêt à ne pas prendre de retard sur ce marché prometteur au risque sinon de voir s’enchaîner les plans d’arrachage et de défaillance pour une partie des terroirs.


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