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La gueule de bois des vins haut de gamme

Publié le jeudi 19 novembre 2020 . 4 min. 01

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Le bastion viticole français est assiégé de tous les côtés et, il faut bien l’avouer, la coupe est pleine : tensions, crises et manifestations à Hongkong — plaque tournante des exportations de vin pour toute l’Asie en 2019 —, Brexit, bras de fer États-Unis / Europe avec à la clé une surtaxe de 25% sur les bouteilles de vin (notamment françaises) et, pour parachever l’ensemble, crise de la Covid-19 et ses conséquences en chaînes sur la consommation en France et dans le monde.


S’il devait avoir un symbole de cette crise historique, c’est bien la mise en place de l’aide à la distillation. Un vin transformé en alcool exclusivement destiné à l’industrie pour la fabrication de bioéthanol, la pharmacie, les cosmétiques et, ironie de l’histoire, la préparation de gel hydroalcoolique ! Une distillation pour libérer les stocks et remettre les trésoreries à flot. Les vins sans indication géographique sont concernés, mais également les vins sous appellation, car il ne faut pas se méprendre : la crise ne s’abat pas uniquement sur les petits vins. Bien au contraire, les grands crus et le champagne font partis du lot.


Champagne : les cuves sont pleines


Le champagne est d’ailleurs en première ligne et fait partie des plus touchés. Vin festif par excellence, le champagne a beaucoup perdu de la mise entre parenthèses des cérémonies familiales (mariages, baptêmes, anniversaires…), officielles et plus généralement de l’événementiel. D’après les estimations du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne, le manque à gagner lié à la crise de la Covid-19 représenterait un invendu de 100 millions de bouteilles, soit un tiers des recettes annuelles. A 17 euros la bouteille en moyenne, la perte peut être estimée à 1,7 Md€ de chiffre d’affaires. Bien entendu, il est possible de considérer que ce n’est pas de la perte sèche. Après tout le champagne, cela peut se conserver plusieurs années. A ce détail près qu’une fois les cuves pleines et mises en bouteille, que faire des nouvelles vendanges, surtout qu’à la sortie du confinement aucun rush dans les rayons ne s’est produit alors que se profile des fêtes de fin d’année bien ternes ? Bilan, les stocks en cave correspondent à 4 années de vente sans espoir d’allégement à court terme. Un stock qui va en outre se déprécier compte tenu de la chute des prix de vente à attendre.


Chute des exportations, de la restauration hors foyer, de l’œnotourisme…


L’équation est la même pour les grands crus. Chute des exportations d’abord. Compte tenu des frais de transports, les exportations de vins se concentrent plutôt sur les vins haut de gamme en bouteille que le vin en vrac. Les ventes à l’étranger de vins d’origine protégée ont ainsi décroché à partir d’avril, sans rattrapage par la suite. Outre l’impact de la crise de la Covid-19, les sanctions américaines ont été particulièrement pénalisantes. Premier débouché extérieur avec 18% de part de marché en valeur, les ventes françaises se sont effondrées de 33% sur les 6 premiers mois de l’année.


Chute des exportations… mais aussi en France effondrement de la restauration hors foyer. Une restauration hors foyer source de revenus importants pour les producteurs : sur 10 bouteilles de vins achetées, 3 le sont dans les circuits on trade (restaurants, bar, hôtel, etc.). A ce détail près que les vins consommés dans ces établissements sont — toutes choses égales par ailleurs — des vins de qualité supérieure.


Idem, la fermeture des frontières, le confinement, ont donné un rude coup à l’œnotourisme avec à la clé une chute des ventes à la propriété. Une fois de plus ce sont les vins « haut de gamme » les plus impactés, tout comme ils le sont par les annulations en cascades des salons professionnels comme Vinexpo.


Quant à la consommation à domicile pendant le confinement, elle s’est d’avantage portée vers les vins d’entrée et de milieu de gamme (notamment vendue sous forme de bag in box dont les ventes représentent désormais plus de 45% des volumes vendus en grande distribution). Reste le e-commerce, mais cela reste encore marginal.


Avant la crise de la Covid-19, la situation était déjà tendue dans le vin avec notamment la montée de la concurrence étrangère. Depuis le contexte est plus dur encore et ce sont les vins haut de gamme et le champagne qui sont les plus bousculés avec un risque de bradage des domaines à des acheteurs étrangers, voire un risque de défaillance pour une partie des terroirs.


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