Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


Le déclin structurel de l'Italie

Publié le jeudi 16 mars 2023 . 4 min. 57

Voir plus tard
Partager
Imprimer

L’Italie ne s’est toujours pas remise de la crise, pas celle de la Covid-19, mais celle de 2008-2009 avec un PIB en retrait de près de 3,5% par rapport à son pic historique. Avec la Grèce, c’est le seul pays européen dans cette configuration.


Une économie globalement peu efficace


C’est le révélateur du déclassement italien qui est la conséquence directe d’une double difficulté : une démographie chancelante et le manque d’efficacité générale de l’économie.


Passée sous la barre des 60 millions d’habitants depuis 2020, l’Italie se dépeuple et vieillit. Le solde naturel négatif se creuse depuis 2006, en raison du déficit de naissances, conséquence d’un taux de fécondité qui n’assure plus le renouvellement des générations. À 1,25 enfant par femme c’est même l’un des plus bas de l’UE. À cela s’ajoute l’émigration de jeunes diplômés qui n’est pas compensée par l’immigration. Conséquence de ces évolutions, la population des 15 – 64 ans sur laquelle repose l’essentiel de l’activité est en recul, que ce soit en termes relatifs ou absolus ce qui pèse sur la croissance actuelle et à venir d’une économie en outre déjà très peu efficace à mobiliser sa main-d’œuvre et à se moderniser. C’est le sens qu’il faut donner à la stagnation, voire au recul sur longue période du rapport du PIB au nombre de personnes en âge de travailler. La comparaison avec les autres pays de la zone euro est cruelle et l’écart se creuse depuis près de 20 ans. Difficile de voir de surcroît comment la tendance pourrait s’inverser à court terme.


Côté capital physique, l’investissement, hors logement, reste faible, signe que la modernisation des entreprises prend du retard et le taux d’investissement des sociétés non financières italiennes est à la traîne, notamment vis-à-vis de la concurrence française. L’Italie, c’est le royaume des TPE, des petites structures familiales qui ne disposent pas de suffisamment de moyens pour suivre les évolutions technologiques, qui prennent du retard et dégagent une faible productivité. Pire, cette dernière recule depuis plus de 15 ans et les entreprises italiennes se sont faites débordées par leurs homologues européennes alors qu’elles faisaient jeu égal jusqu’au début au milieu des années 2000. Cela se paie par une dégradation continue des performances extérieures. Il ne faut pas se laisser abuser par le récent rebond, c’est un simple effet d’optique après le décrochage de 2020 lié à la pandémie. La tendance sous-jacente, c’est bien celle de la poursuite du recul des parts de marché de l’Italie dans le commerce mondial et une pénétration de plus en plus importantes des produits importés sur son marché intérieur.


Côté capital humain, il existe aussi une grande faiblesse, celle du système éducatif. Les formations existantes sont trop éloignées du besoin des entreprises et la proportion des 15 – 29 ans déscolarisés et sans emploi est nettement supérieure à la moyenne de la zone euro. Cette très faible employabilité se traduit par un taux de chômage des moins de 25 ans au-dessus de la moyenne européenne, une différence qui ne se réduit toujours pas avec ses principaux voisins.


L’économie souterraine représente 10% du PIB


Ce manque d’efficacité du capital physique comme humain sape le niveau de production et de revenus, et mine donc l’assiette fiscale. Ce n’est évidemment pas bon pour les finances publiques, déjà affaiblies par une fraude fiscale structurelle et une économie souterraine omniprésente. Selon une note du ministère de l’Économie et des Finances, l’économie souterraine représenterait un peu plus de 10% du PIB et une perte de recettes fiscales de 100 milliards d’euros environ chaque année. À plus de 145% du PIB, l’endettement public italien est ainsi près de deux fois plus lourd que celui du reste de la zone euro. Cela rend les finances publiques très sensibles aux évolutions des taux d’intérêt à long terme. Or, ils remontent et devraient encore progresser cette année, alourdissant le coût du service de la dette déjà passé de 3,5% du PIB en 2021 à 4% en 2022.


Cela réduit d’autant les marges de manœuvre budgétaires dans un pays en manque cruel d’investissements publics, notamment dans le système national de santé. Sur la période 2000 – 2021, les dépenses globales de santé ont augmenté de 2,8% par an, soit 50% de moins par rapport aux autres pays européens. Bilan : 50 Md€ d’investissement seraient nécessaires pour combler le retard. Concernant les moyens humains, la carence est estimée à près de 280 000 agents pour le seul secteur hospitalier.


Autre problème récurrent, les fortes disparités macro-régionales : autour d’une moyenne de 28 500 euros, le PIB par habitant dans le Nord s’élève à 35 000 euros, mais tombe à 18 500 dans le Sud, soit quasiment un rapport de 1 à 2. Si l’on affine l’analyse au niveau des régions, le rapport est plus proche de 1 à 2,5 entre les extrêmes, dévoilant un pays fracturé.


Le pays accumule les difficultés. Homme malade de l’Europe, le pays ne peut pas ainsi se passer de la solidarité européenne. Il est d’ailleurs le principal bénéficiaire du plan de relance européen Next Generation avec 190 Md€. Il faudra bien çà pour remettre l’économie sur les rails.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :