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Il ne faut pas se voiler la face, l'inflation est de retour. Mais cette inflation est accompagnée d'une croissance faible. Stagnation et inflation, cela n'est pas sans rappeler une situation que les jeunes générations ne connaissent pas : la stagflation. Certes, c'est l'envolée des prix de l'énergie qui pousse actuellement l'inflation vers le haut. Cela se voit parfaitement quand on superpose l'évolution des prix des produits pétroliers au reste, reste représenté ici sur le graphique par l'indice sous-jacent. Le sous-jacent c'est le vrai marqueur des pressions internes sur les prix. Cette configuration ne parait finalement pas si extraordinaire. Elle s'est déjà produite en 2008, comme vous pouvez le constater. Cela n'a pas pour autant débouché sur une hausse générale des prix. Pourquoi alors sommes-nous si inquiets à Xerfi sur le risque inflationniste ? Pourquoi anticiper une hausse générale des prix alors que rien de tel ne s'est produit lors de la dernière envolée du cours du baril ? D'abord, parce que la flambée actuelle des prix des matières premières ne se limite pas seulement au pétrole ou à quelques commodités isolées. Au contraire, sa base est exceptionnellement large. L'ensemble des produits agricoles, les fibres naturelles comme le coton ou la laine, les minerais et les métaux en passant par les produits agro-industriels comme la pâte à papier ou le caoutchouc, tous les cours de toutes les matières premières s'envolent. Autrement dit, l'embrasement est général. La meilleure illustration possible en est donnée par l'évolution des cours d'un panier de biens sans l'énergie. Les records de 2008 sont effacés. Mieux, alors que l'indice s'était péniblement hissé au-dessus de la barre des 450 début 2008, il a presque continuellement été supérieur à 500 en avril dernier. La flambée est aussi exceptionnelle parce qu'elle s'inscrit dans la durée, mais aussi dans l'espace mondial. L'impact le plus immédiat est bien entendu, du côté des émergents. L'inflation atteindrait ainsi déjà 5,4% en Chine, son plus haut niveau depuis 2 ans. C'est ce que disent les chiffres officiels. C'est déjà beaucoup. C'est probablement sous-estimé. Face à cette situation, le gouvernement chinois n'a guère de choix. Il doit céder sur les salaires pour étouffer la grogne sociale. Le but. Eviter que cela dégénère en conflits voire en émeutes. Les exemples tunisiens, égyptiens et syriens maintenant montrent bien qu'il ne s'agit pas là de simples fantasmes. Le salaire minimum augmentera donc de 20% en moyenne en Chine cette année et cela ne sera pas forcément suffisant. Entre la flambée des prix des matières premières et l'envolée des salaires, il n'est donc pas étonnant que les prix départ usine des produits made in China progressent désormais sur une base de 7. Et c'est bien là le principal canal de transmission de l'inflation vers les pays développés. Deux exemples. Dans l'habillement d'abord. 63% des approvisionnements européens proviennent de Chine. Un taux qui grimpe dans l'électronique à 80% pour les composants de base. En bref : la Chine ne va plus uniquement exporter ses produits, elle va aussi exporter son inflation. Et, aucun pays dans le monde ne dispose du réservoir de main d'oeuvre qualifiée pour la remplacer. En outre, au-delà de la Chine, c'est bien l'ensemble des pays émergents qui est pris dans la spirale des coûts. En Occident, les premières répercussions pour le consommateur sont d'ores et déjà perceptibles. Au Royaume-Uni, dans l'habillement, la hausse des prix s'est installée au-dessus de 3% depuis février dernier. C'est tout simplement du jamais vu depuis 1997, date du début de la série. Au sein de la zone Euro, la protection de la monnaie unique nous met un peu à l'abri d'un tel retournement, mais un peu seulement. Car, proche de 3%, l'inflation en mars explose la cible de 2%, de quoi affoler la BCE. Quant à la France, la direction est aussi clairement indiquée, et c'est celle d'une hausse globale. En mars, l'inflation générale a atteint 2%. Un chiffre qui va avoir un impact très concret pour les entreprises. Le Code du travail prévoit en effet une hausse automatique du SMIC quand l'inflation atteint 2% par rapport à la dernière revalorisation, en l'occurrence +1,6% le 1er janvier dernier. Cela concerne directement 2,3 millions de salariés du privé, soit près de 10% des emplois à temps plein. Pour certains secteurs l'addition sera particulièrement indigeste. Les plus concernés seront l'hôtellerie, la restauration mais aussi le tourisme où plus du tiers des salariés est payé au SMIC. À l'inverse, cela touchera moins de 2% des employés de la finance ou des professions rattachées à l'énergie. Mais on aurait tort de limiter l'analyse aux seules conséquences directes de la hausse du SMIC. Il faut s'attendre à des effets en chaîne sur l'ensemble de la grille des salaires. Les économistes appellent cela les effets de second tour, ou la spirale prix-salaire. Mais attention, il ne faut pas non plus s'attendre à un emballement des rémunérations. La menace du chômage est suffisamment pressante pour éviter tout dérapage salarial. On arrive alors à une situation paradoxale. Côté ménages, la revalorisation des salaires n'est pas suffisante pour contrebalancer la hausse des prix importée et le pouvoir d'achat est attaqué. Ce n'est pas bon pour la consommation. Côté entreprise, la situation économique rend difficile la répercussion de la hausse des charges sur les prix de vente. Ce sont donc les marges qui vont être entamées dans un premier temps, puis cela sera au tour de l'emploi. Ce n'est pas bon pour l'investissement. Ce n'est pas bon pour la croissance. Inflation et stagnation, un tandem infernal qui nous rappelle les mauvais souvenirs des années 70 après le 1er choc pétrolier. Mais attention, le monde a changé. Cette fois-ci l'inflation a une double origine : d'un côté, il y a les conséquences des excès de liquidités mondiales provoqués par la politique monétaire de la Fed sur les cours des matières premières. Et de l'autre, les répercussions des tensions inflationnistes chez les émergents sur les biens que nous consommons. Et maintenant, que va-t-il se passer ? La dernière fois, il y a 40 ans, Paul Volcker alors à la tête de la Réserve fédérale décida d'augmenter fortement les taux directeurs pour briser l'inflation. La suite on la connait. L'inflation a été vaincue mais au prix d'une longue période sans croissance, jusqu'à la fin de 1983. A la veille des élections présidentielles, il est très peu probable que la Fed s'engage dans la même stratégie. C'est la BCE qui va être la plus réactive. Politique laxiste de la Fed, tensions inflationnistes du côté des émergents et tours de vis infligés par la Banque centrale européenne, tout ça n'est pas bon pour la croissance.


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