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Avec le retour de l’inflation, le contexte dans lequel se déroulent les négociations salariales s’est trouvé bouleversé, entrainant une forte augmentation des salaires, la plus élevée depuis plus de 15 ans. La crainte maintenant est qu’elle s’enracine, alimente une spirale prix-salaires infernale avec à la clé un affaissement des marges et des profits des entreprises comme après le 1er choc pétrolier d’octobre 1973. C’est très peu probable.


L’impact limité de la hausse du SMIC sur la grille des salaires


Si la hausse des prix a bien entrainé les salaires à la hausse, ces derniers ne la nourrissent pas en restant systématiquement en retrait. Quant aux taux de marge des sociétés non financières, la tendance est au redressement. Autre temps, autres mœurs.


Mise en place dans les années 50, l’indexation des salaires a été abandonnée en 1983, le SMIC constituant la seule exception. Afin de protéger les salariés les moins bien rémunérés, sa formule de revalorisation fait effectivement explicitement référence au niveau général des prix. Entre janvier 2021 et mai 2023, le SMIC a ainsi été revalorisé 6 fois pour une augmentation totale de plus de 12%, soit un niveau légèrement supérieur à celui de l’inflation cumulée sur la même période. Cela concerne plus de 2,5 millions de personnes soient environ 15% des salariés. Sensiblement plus dans les faits, compte tenu des effets de propagations via les minima conventionnels.


Fixés par des conventions collectives et signés entre les partenaires sociaux au niveau des branches, ces derniers ne peuvent être inférieurs au SMIC. Or, à la suite de la hausse rapide de ce dernier, les minima portant sur les métiers les moins qualifiés dans une majorité de branches se sont retrouvés en dessous, contraignant les partenaires sociaux à négocier et signer des accords pour se mettre en conformité. Cela a entrainé une revalorisation des minima, mais à un rythme inférieur à celle du SMIC, inférieur à l’inflation aussi. Tout simplement, certains se sont collés au SMIC alors qu’ils partaient de plus hauts, d’autres n’ont pas totalement maintenu les écarts. Bref, c’est un ajustement partiel qui a eu lieu.


De surcroît, l’intensité de la diffusion de la hausse des minima sur le reste de la grille des salaires est réduite et s’affaiblit au fur et à mesure de l’élévation dans la grille des rémunérations. Résultat, les augmentations annuelles du salaire mensuel de base, c’est-à-dire le salaire brut avant déduction des cotisations sociales employées et avant versement des prestations sociales, des primes et des heures supplémentaires, décroissent au fur et à mesure que l’on monte dans la hiérarchie. Elles s’étagent de 4,7% pour les ouvriers à 3% pour les cadres, pour une moyenne de 3,9% en 2022.


L’essor des rémunérations flexibles et non récurrentes


Cette hétérogénéité des situations est bien la marque de l’absence d’une boucle prix-salaire. Outre la désindexation, cette modération est aussi le résultat du développement au fil du temps de la partie variable, non salariale des rémunérations. Une tendance amplifiée par le développement de dispositifs ponctuels en appui des rémunérations, c’est le cas de la prime de partage de la valeur, mais également du développement des primes individualisées, de l’intéressement, etc. : cela correspond à plus de 20% de la rémunération brute en moyenne, beaucoup plus pour les cadres. 


Autant d’éléments flexibles, non récurrents qui participent à la rémunération sans entretenir la boucle prix-salaire. Le salaire moyen par tête, qui intègre cette composante variable, évolue ainsi sur un rythme légèrement supérieur au salaire au sens étroit, 5,3%, tout en demeurant en deçà de l’inflation. Même les salaires à l’embauche, malgré un marché du travail sous-tension ne flambent pas.


Dès lors la suite de l’histoire est connue. Avec la baisse des prix de l’énergie et de l’alimentaire, l’inflation va refluer et casser le rythme d’augmentation du SMIC et des minima conventionnels, seuls foyers de tensions salariales actuelles. Certes, l’inertie des salaires pourrait faire passer temporairement leur hausse au-dessus de l’inflation, mais la récession rampante qui se dessine ne se fera pas sans destructions d’emplois, avec à la clé une nouvelle inversion du rapport de force entre employeurs et employés en faveur des premiers. Avec un gros risque que les primes temporaires accordées en 2022 passent aux oubliettes, entérinant une perte de pouvoir d’achat bien plus marquée que ne le suggèrent les chiffres actuels. Il n’y aura pas de flambée des salaires en France, ni cette année ni en 2024.


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