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L’Europe se dirige droit vers un hiver démographique. Les données du problème sont simples à poser : avec un taux de fécondité nettement inférieur à 2,1 depuis des années, les pays européens n’assurent plus le renouvellement de leurs générations. Et sans l’apport migratoire, leurs populations baisseraient déjà depuis près de 10 ans. La rupture date de 2012, moment où le solde naturel devient négatif. Un nouveau palier a été franchi en 2018 avec un surcroît des décès sur les naissances à plus de 400 000 et 2019 a renforcé la tendance. Selon les projections d’Eurostat, la bascule c’est pour 2027, date à partir de laquelle la population des pays membres de l’Union européenne va commencer à décroître pour finalement perdre un peu plus de 8 millions d’habitants à l’horizon 2050.


La France est prise dans le même engrenage, mais compte tenu d’un taux de fécondité plus élevé que la moyenne des autres pays européens, le retournement sera plus tardif, peu avant 2050 selon les projections d’Eurostat, certainement plus tôt si la tendance récente à la baisse du nombre de naissances devait se confirmer.


Moins d’actifs, moins de croissance


Ce tableau très sombre, il faut pourtant encore le noircir. Si l’attention est portée sur les 20–64 ans, c’est-à-dire la population en âge de travailler, la bascule ce n’est pas 2027, elle s’est déjà produite. La date : 2011. Depuis, le nombre des 20–64 ans s’est réduit de près de 5 millions de personnes en Europe et la tendance va aller en s’accélérant. La saignée est même impressionnante, plus de 35 millions de travailleurs prévus en moins entre 2020 et 2050.


Or, on touche là à l’une des principales sources de la croissance, c’est-à-dire le volume de travail mobilisable. Moins d’actifs, c’est la certitude d’une croissance potentielle plus faible même s’il y a des gains de productivité, même si le taux de participation au marché du travail des seniors augmente. C’est aussi, à coup sûr, des problèmes de financement des systèmes des retraites, de santé avec la hausse du coût de la dépendance et l’alourdissement du déficit public. C’est aussi un marché domestique comprimé avec de moins en moins de consommateurs.


La France a bénéficié, une fois de plus, d’un peu de répit, mais elle n’échappe pas pour autant à la tendance de fond. Entamée en 2012, la descente de la population des 20–64 ans est contenue jusqu’à ce jour, mais s’accélérera au tournant de 2035. Et ce sont finalement 1,73 million de travailleurs qui manqueront à l’appel d’ici 2050.


Jouer sur la mobilité ou la mobilisation des facteurs


Si les données du problème sont simples à poser, l’équation n’en est pas moins complexe à résoudre. Deux grandes catégories de solutions, se dessinent : 1) la première, externe, jouant sur la mobilité des facteurs, 2) la seconde, interne, jouant sur la mobilisation des facteurs.


1. Avec pour première grande option, l’immigration : jouer sur la mobilité des hommes donc. Bien qu’en général, la part des plus de 65 ans dans la population mondiale ne cesse de s’élever depuis le début des années 60, le vieillissement n’est pas uniformément réparti sur le globe : il est très prononcé au Japon (où 28% des habitants ont plus de 65 ans), en Europe (20,5%), mais beaucoup moins en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (5,5%) et encore moins en Afrique subsaharienne (seulement 3%). Accueillir des habitants venus du Sud dans les pays du Nord renforcerait donc l’offre de travail, avec néanmoins trois obstacles à affronter : l’acceptation des populations locales de nouvelles vagues migratoires, la volonté d’une partie de la jeunesse des pays du Sud à vouloir effectivement s’installer dans les pays du Nord, et enfin, l’adéquation des formations de ces jeunes aux besoins des pays accueillants.


Deuxième grande option : jouer sur la mobilité du capital. Investir directement dans les pays jeunes et en croissance et bâtir de la sorte une rente qui bénéficie au financement de la dépendance… Avec un bémol cependant : investir dans ces pays jeunes, c’est devenir créancier de régions à haut risque de change, d’instabilité financière, sociale et politique.


2. S’ajuster en interne, c’est renforcer l’offre de travail pour accroître l’assiette fiscale du financement de la dépendance, en mobilisant plus intensément la population en âge de travailler. À court terme, cela passe notamment par un report de l’âge du départ à la retraite, et sur un horizon long, et même très long, cet objectif peut faire appel à la politique familiale à des fins natalistes. Mais là encore, rien qui ne se décrète et obéisse à des lois mécaniques. On peut augmenter la population active… encore faut-il que le taux d’emploi augmente, sur des emplois qualifiés de surcroît.


La baisse de la natalité, en Europe et en France constitue une véritable bombe à retardement qui menace croissance, comptes publics et cohésion sociale. Une bombe à retardement que personne ne sait déminer en dépit de la simplicité apparente des options, faute d’en maîtriser les variables instrumentales, faute de savoir bâtir un consensus, faute aussi de savoir gérer le risque et la conflictualité de chacune des options qui s’offrent aux pays vieillissants.


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