Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi
Cela peut paraître très étrange mais nous ne sommes pas, en France, à l’abri de bonnes nouvelles économiques d’ici la fin de l’année. Cela ne relève pas de la méthode Coué mais d’un coup de projecteur mis volontairement sur les bonnes surprises à attendre et regarder le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Une fois n’est pas coutume, c’est du côté des finances publiques qu’il faut d’abord s’attarder. Aidé par des taux plus bas que prévus, le gouvernement fait des économies sur les intérêts versés. De fait, là ou Bercy anticipait une remontée vers la barre des 1,2% d’ici la fin de l’année, les OAT à 10 ans plafonnent autour de 1%, voire en dessous. La différence peut paraître insignifiante mais l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’Etat en profite pour accélérer ses émissions et rallonger la maturité de sa dette. En jeux, une facture allégée (une charge de la dette dans le jargon administratif) d’environ 1,5 milliard d’euros. Comme de leurs côtés les recettes fiscales sont légèrement supérieures aux objectifs fixés et que la réduction des dépenses est en ligne avec ce qui avait été annoncée, le déficit public va s’alléger plus vite que prévu et l’objectif de 3,8% sera dépassé, à moins que l’opportunisme pré-électoral ne le gaspille. Autre bonne nouvelle à attendre, l’accélération des dépenses des ménages pourrait surprendre, notamment celles de biens durables. Le moral des commerçants est au beau fixe. Il est désormais bien ancré au-dessus de sa moyenne de long terme et accélère. A 109, le climat des affaires retrouve son niveau du 1er trimestre 2008 c'est-à-dire avant la grande récession. Et ce n’est pas un simple coup d’épée dans l’eau. Les ventes prévues au cours des 3 prochains mois ont fait un bond spectaculaire en septembre et se situent bien au-delà de leur niveau moyen. Là aussi, la référence c’est le début 2008. Cet optimisme se retrouve du côté des ménages et une confiance retrouvée en septembre, au plus haut depuis 8 ans. Il se retrouve aussi dans la remontée brutale de la production des crédits à la consommation qui s’écarte de son plancher et se rapproche rapidement de la barre des 47 milliards d’euros. C’est bon signe pour l’automobile mais aussi pour l’équipement du foyer. Autre bonne surprise à venir, le rebond des mises en chantier de logements. Des indices, déjà, dès la fin du printemps quand les promoteurs signalaient le retour des petits investisseurs dans leur espace de vente, succès du Pinel aidant. Un premier sas s’est alors ouvert, leur permettant de vider les stocks. Maintenant, c’est du concret les permis de construire s’élèvent à nouveau et les mises en chantier leur ont emboitées le pas. C’est normal. Les taux d’intérêt sont au plus bas et les placements alternatifs, comme le marché des actions, trop incertains. Enfin, il ne faut pas désespérer de l’industrie. Le climat des affaires se redresse, surtout les perspectives personnelles de production qui donnent l’orientation de l’activité pour les 3 prochains mois. Elles ont rebondi et sont au plus haut depuis juin 2011. Le rebond industriel est l’élément le plus attendu car il donnerait vraiment le top départ d’un nouveau cycle de croissance. Finances publiques meilleures que prévues, accélération des gros achats des ménages, rebond de la construction neuve de logements et de l’industrie forment le club des 4, celui capable d’égayer notre fin d’année et de faire contrefeu au ralentissement des émergents.
Alexandre Mirlicourtois, Plus de doute : les signaux positifs se multiplient, une vidéo Xerfi Canal TV
Publié le mercredi 30 septembre 2015 . 3 min. 38
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