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L’économie roumaine, présente un double visage. D’un côté, un profil flatteur : une croissance vigoureuse et un PIB par habitant en progression. Depuis son adhésion à l’Union européenne en 2007, la Roumanie a affiché un dynamisme économique supérieur à la moyenne des 27, ainsi qu’à celui des pays d’Europe centrale et orientale. En termes de richesse produite par habitant, le pays reste éloigné de la moyenne de l’UE, mais il se rapproche rapidement des standards des autres PECO. En parité de pouvoir d’achat — un indicateur plus pertinent pour comparer le niveau de vie —, la vitesse du rattrapage est plus saisissante encore.

L’exode des talents, un risque majeur pour l’avenir

L’autre face est beaucoup moins flatteuse. La Roumanie est un pays en déclin démographique accéléré, une véritable saignée qui lui a fait perdre près de 20% de sa population en 30 ans. En cause, la faiblesse de la natalité, passée sous le seuil de renouvellement des générations, mais aussi une émigration massive, notamment des jeunes diplômés. Résultat : plus de 5 millions de Roumains vivent à l’étranger. Les impacts de la démographie sur l’économie roumaine sont multiples : déséquilibre des finances publiques via la hausse des dépenses sociales (santé, retraites) ; croissance potentielle entamée par la raréfaction de la main-d’œuvre disponible. Seul aspect positif, les transferts massifs de fonds de la diaspora, véritable bouffée d’oxygène pour le développement et la stabilité de l’économie nationale. Les milliards de dollars envoyés représentent, depuis une dizaine d’années, environ 3% du PIB, soit l’équivalent du montant des investissements directs reçus.

Déficits et fragilités structurelles en embuscade

Avec la démographie, les déficits jumeaux sont l’autre point sensible. Le déficit public a dépassé 9% du PIB en 2024, soit le plus élevé de l’UE. En cause : la flambée des dépenses en période préélectorale, mais aussi un problème structurel plus profond — la faiblesse de la mobilisation fiscale. Non pas à cause d’une pression fiscale insuffisante, mais en raison de l’ampleur de l’évasion et de la fraude, qui priveraient l’État de revenus représentant près de 16% du PIB par an. Le déficit public s’élève, dégrade la perception qu’ont les marchés de la solidité du pays, ce qui se paie cash par un surcoût de financement, avec de surcroît de nouvelles inquiétudes sur la stabilité politique. De son côté, le déficit courant se creuse aussi, en raison de l’aggravation du déficit de biens, que l’excédent dégagé dans les services ne parvient pas à compenser. Tous ces déséquilibres reflètent les limites d’un modèle de croissance centré sur la consommation des ménages, adossé à une base industrielle trop étroite. Ils révèlent aussi une utilisation peu efficace des fonds européens, notamment pour développer les infrastructures dans les zones rurales à la traîne, où vit encore 40% de la population dont le quotidien ne s’améliore peu.

Un potentiel industriel et technologique encore sous-exploité

Certes, le pays dispose de points forts. Dans l’automobile, c’est un hub régional avec des groupes comme Renault-Dacia ou Ford. Mais aussi dans l’aéronautique, l’électronique ; la construction mécanique ; l’agroalimentaire ; le textile-habillement. Dans les services, le pays abrite une armée d’informaticiens. Bucarest est un important hub « IT », avec un pôle d’excellence dans la cybersécurité. De nombreux groupes internationaux dans les services externalisés ont aussi investi dans le pays. Mais cela reste encore insuffisant, et leur développement est entravé par le manque de main-d’œuvre.

Malgré des avancées notables, l'économie roumaine reste fracturée. Freinée par la corruption et la fuite des jeunes talents, le pays risque de compromettre ses avancées. La montée du populisme en est un symptôme.


Publié le jeudi 15 mai 2025 . 3 min. 56

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