Le marché de l’alimentation végane et veggy entre dans une phase critique de son développement, annonciatrice d’une nouvelle donne pour les acteurs. Les dernières levées de fonds des start-up ont atteint un record en France, notamment pour financer les stratégies ambitieuses de nouveaux producteurs comme Umiami, La Vie et Happyvore. De même, les agroindustriels participent à cette course aux alternatives végétales, avec d’importants investissements capacitaires réalisés par LSDH, Danone ou LDC. Toutes ces offensives reflètent la confiance des industriels dans les perspectives du marché, en restauration à domicile comme en RHF.
Pourtant, d’après la nouvelle étude Xerfi Precepta, les marques se heurtent aux nouvelles réalités du marché. Les GSA réduisent leur offre face à des arbitrages de consommation défavorables au non conventionnel. Et ces difficultés ne se limitent pas au marché français, comme en attestent les déboires des géants américains Beyond Meat et Impossible Foods. Une adaptation des stratégies s’impose alors, entre rationalisation des gammes et démocratisation du marché.
Dans ce contexte, quels leviers permettraient de redynamiser les ventes ? Quelles perspectives se dessinent pour le marché français d’ici 2025 ? Et comment le jeu concurrentiel peut-il évoluer entre acteurs historiques, industriels et start-up ? Pour apporter une réponse à ces questions, les experts de Xerfi ont décrypté les stratégies de croissance et d’optimisation des acteurs :
• D’abord, la recherche d’une organisation adaptée entre internalisation et sous-traitance de toute ou partie de la production de produits alimentaires végans ou végétariens. Cet axe de réflexion concerne essentiellement les start-up.
• 2e levier de croissance, le développement sur le segment de la restauration hors foyer (collective ou commerciale). Il représente d’ailleurs une véritable rampe de lancement pour certains acteurs. Ce fut le cas pour Beyond Meat, mais aussi pour de nombreuses start-up françaises.
• L’extension de l’offre devient également incontournable, à l’image d’Andros qui s’est imposé avec ses desserts végétaux. La start-up La Vie mise quant à elle sur la conquête de nouveaux créneaux comme les aides culinaires avec ses bacons et lardons végétaux.
• Réduire l’écart avec le conventionnel en termes de prix est également indispensable pour recruter de nouveaux consommateurs. Une voie dans laquelle s’est engagée notamment Beyond Meat et Garden Gourmet, et dont la portée est décuplée par le contexte inflationniste.
• Enfin, les MDD sont un levier de démocratisation de l’offre pour s’imposer sur le marché national… mais il apparaît complexe. Carrefour a ainsi fait le choix de rationaliser l’offre de sa marque Sensation Végétal, tandis qu’Intermarché peine à trouver une stratégie de marque dans le végétal.
Trois autres pistes de réflexion pour développer les ventes ont également été abordées dans l’étude. Les acteurs ou futurs acteurs de ce marché doivent ainsi réinventer le story telling autour des protéines végétales, accroître les efforts de structuration de la filière mais aussi développer des stratégies d’influence du débat public plus adaptées…
Publié le jeudi 1 juin 2023 . 3 min. 29
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Precepta Le marche de l'alimentation végane et végétarienne : vers une nouvelle donne ? 1er trimestre 2023Les dernières vidéos
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