Crèches privées : un business model sous tension

D’après la nouvelle étude Xerfi Precepta, le marché des crèches privées affiche une vitalité remarquable. Il est alimenté par le déficit chronique de solutions de garde en France ainsi que par les stratégies de développement ambitieuses de grands gestionnaires nationaux. De surcroît, grâce à la réforme NORMA, des milliers de places ont pu être créées en quelques mois avec l’extension des capacités d’accueil des microcrèches.

Cependant, le business model des acteurs s’avère très éprouvé, en particulier par la pénurie de professionnels. Non seulement ce phénomène bride les projets d’ouverture tout en contraignant les structures à fonctionner en sous-effectif, voire à fermer une partie de leurs places, mais il met aussi les salaires sous tension. Et tandis que les crèches privées n’ont que très peu de latitude pour relever leurs prix afin de préserver leurs marges, les autres postes de coûts flambent, dont les charges pour se conformer au nouveau référentiel bâtimentaire.

Dans ce contexte, comment évoluera le marché des crèches privées d’ici 2025 ? Quels leviers sont privilégiés par les acteurs pour préserver leurs marges ? Et à quelles évolutions du paysage concurrentiel faut-il s’attendre alors que les grands réseaux rencontrent un vif succès auprès des investisseurs ? Pour répondre à ces problématiques, les experts Xerfi ont décrypté les stratégies de croissance des acteurs des crèches privées à travers de nombreuses études de cas. Cinq axes se dessinent.
• Premier axe de développement, la densification du maillage territorial. Cela passe par la multiplication des ouvertures de crèches, à l’image de la franchise Ô P’tit Môme. Cela se traduit également par des rachats en France, à l’instar de l’acquisition de Liveli par Grandir, ou de de Kids’up par La Maison Bleue.

• Deuxième axe, le lancement de concepts innovants, matérialisés par des pédagogies nouvelles, de l’éveil intergénérationnel, ou bien les crèches dites « In and Out ». Citons ici les crèches intergénérationnelles de Tom & Josette, ou bien le label qualité ELSA développé par Babilou Family.
• Troisième axe, l’essor des services en matière d’aide à la parentalité comme le baby-sitting, l’aide aux devoirs ou le ménage, à l’instar de l’offre « Mes solutions Family » de Babilou Family.
• Quatrième axe, la gestion de la pénurie de personnel. Les acteurs font des choix divers allant de l’intégration de profils inexpérimentés, aux revalorisations salariales à l’instar de l’accord « pouvoir d’achat » de Babilou Family. Certains reprennent ou créent des écoles d’auxiliaires de puériculture, à l’image de l’inauguration de l’Académie Ô P’tit Môme.
• Enfin, les démarches éco-responsables, la digitalisation et les initiatives face aux scandales médiatiques constituent d’autres leviers de croissance. Mentionnons ici les leviers utilisés par Babilou Family pour réduire son empreinte carbone ou encore l’application « parent-crèche » Chaperons & Vous de Grandir.