Entreprises de portage salarial : comment maintenir la croissance et la rentabilité ?

Le portage salarial poursuit sa démocratisation accélérée en France selon la dernière étude Xerfi Precepta. De puissants moteurs favorisent ce mode de recrutement, en particulier l’essor du travail indépendant, la recherche de profils experts toujours plus difficiles à recruter et la préférence des entreprises pour la flexibilité pour gérer les RH. Les sociétés de portage surfent aussi sur les grands chantiers de transformation des organisations comme ceux du digital sur lesquels les salariés portés sont souvent engagés.

Toutefois, le modèle d’affaires de ces intermédiaires donne de sérieux signes de fragilités. Outre la dégradation des perspectives économiques prévues en 2023, la concurrence par les prix se durcit, avec l’apparition d’offres à commission fixe. En parallèle, l’inflation s’immisce dans la structure de charges. Citons en particulier le coût de l’affacturage qui grimpe et les rémunérations des collaborateurs permanents qui augmentent.

Dans ce contexte, quelles sont les stratégies de ces acteurs pour concilier hyper-croissance de l’activité et sauvegarde des marges ? L’automatisation, le ciblage direct des entreprises et l’élargissement de l’offre permettront-ils de soutenir la profitabilité ? La consolidation va-t-elle s’accélérer ? Et, finalement, quelles perspectives se dessinent pour le marché français d’ici 2024 ? Pour répondre à ces questions, les experts de Xerfi se sont penchés sur les leviers de croissance et d’optimisation activés par ces acteurs. Retenons notamment :

• Les stratégies d’évangélisation du marché via des actions de communication et de lobbying auprès des pouvoirs publics. C’est notamment l’axe sur lequel travaille le PEPS avec le label « Le portage salarial en toute confiance » pour mettre en avant une approche transparente et sécurisée du portage salarial.
• La deuxième stratégie est la digitalisation de l'offre. L'investissement dans le développement de plateformes et de logiciels, ainsi que les accords et partenariats avec des acteurs digitaux, permettent aux entreprises de proposer des services plus efficaces et performants. Le pure player digital Weepo parie par exemple sur l'automatisation et le SaaS.
• 3e axe, l’élargissement du portefeuille de clients avec la diversification des débouchés sectoriels, la densification de la couverture du territoire national et l’internationalisation. L’étude fait notamment le point sur le renforcement de la présence de Freelance.com en régions et en Europe.
• Le rapport analyse également la constitution de bouquets de services pour les salariés portés afin de mieux les accompagner et s’assurer leur fidélité. Cela passe notamment par des rachats à l’instar de Freeland Group qui multiplie les acquisitions pour tenter de devenir un champion des services aux indépendants.