Les centres de santé : une croissance sous contrainte

La cartographie de plus de 3 000 centres de santé réalisée par les experts de Xerfi montre que la croissance du parc ne faiblit pas en France au sortir d’un exercice 2022 record. Cette dynamique est soutenue avant tout par les associations gestionnaires de centres dentaires, ophtalmologiques ou polyvalents liées à des structures privées commerciales très offensives. D’autres acteurs se renforcent également sur ce créneau de l’offre de soins : collectivités territoriales, groupes hospitaliers, mais aussi groupes mutualistes qui expriment un intérêt retrouvé pour ce modèle.

Néanmoins, la nouvelle loi sur l’encadrement des activités dentaires et ophtalmologiques pourrait changer la donne selon cette dernière étude Xerfi Precepta. Elle devrait conditionner la création ou le maintien de ces spécialités en centre à l’obtention d’un agrément et au respect des besoins identifiés par les autorités de tutelle. De nouvelles règles du jeu qui ont pour objectif d’accroître l’exigence de qualité des prestations et la pertinence des implantations.

Dans ce contexte, quels seront les profils d’acteurs les plus affectés par cette réforme ? De quelles marges de manœuvre disposent-ils pour développer leur ancrage territorial et leur attractivité à l’égard des professionnels de santé et patients en zones denses ? Et quelles perspectives se dessinent pour ce business model en France et en régions d’ici 2025 ? Pour répondre à ces questions, les experts de Xerfi ont analysé les stratégies de développement et d’adaptation des centres de santé. Trois axes se dessinent :

• Le premier revient à allier deux approches complémentaires au sein des centres, c’est-à-dire la présence physique des praticiens et la téléconsultation, à l’image des initiatives de Elsan-Livi ou de MedikSanté-Medadom.
• Le deuxième levier consiste à accompagner le passage à une vision consumériste des soins. Les investissements portent ainsi sur l’amélioration de la prise de rendez-vous, l’expérience patient ou encore l’implantation des centres au sein de zones commerciales.
• Le développement recentré sur la raison d’être des centres de santé constitue le troisième axe stratégique. Dans ce cas, l’accent est mis sur la réponse à des besoins de santé non couverts jusqu’à présent…

Toutes ces analyses sont à retrouver dans cette nouvelle étude Xerfi Precepta qui a passé au crible les centres de santé quel que soit leur profil, c’est-à-dire aussi bien les réseaux nationaux diversifiés, que les réseaux mutualistes ou associatifs spécialisés dans les activités dentaires ou ophtalmologiques, ou encore les réseaux associatifs spécialisés dans les activités de soins infirmiers.