Le marché français de l'assurance contre les menaces informatiques prend de l’ampleur. Les entreprises sont de plus en plus conscientes des enjeux autour du risque lié aux technologies digitales. Résultat : le volume des primes et le taux de couverture progressent sensiblement. Et le secteur continue de se construire grâce à un cadre juridique plus clair, notamment sur l’assurabilité des rançons numériques, et grâce à une solide stratégie nationale autour de la cybersécurité.
Toutefois, d’après la dernière étude Xerfi Precepta sur le marché de la cyber assurance, certains assureurs restent sur la défensive face à un risque cyber volatil et pouvant avoir des répercussions globales. Et en dépit d'une multitude d'actions pour sensibiliser et prévenir leurs clients, ils se heurtent aussi à la difficulté de mutualiser le risque sur le segment des TPE/PME où tout reste à faire, notamment pour développer le taux d’équipement.
Dans ce contexte, quelles sont les réelles perspectives du marché d’ici 2025 ? Quelles tendances du jeu concurrentiel se dégagent ? Et quelles stratégies sont à mettre en place pour exploiter pleinement ce secteur à fort potentiel ? Pour lever le voile sur ces questions, les experts de Xerfi ont analysé 5 leviers de croissance activés par les acteurs de la cyber assurance :
• Premier axe privilégié, l’acquisition de compétences en évaluation du risque cyber. L’étude décrypte notamment les trois grandes stratégies d’acquisition d’une expertise en cyber-risque, par croissance interne, externe, mais aussi par des partenariats à l’image de l’alliance nouée par Aon avec Cybercube.
• Le positionnement auprès du small et du middle market constitue un autre axe stratégique majeur. L’objectif est d’évangéliser le marché et de lever les obstacles à l’adoption d’une cyber assurance pour les TPE/PME. Citons en particulier la stratégie adoptée par Stoïk pour convertir les TPE/PME et ETI à l’assurance cyber.
• Troisième axe, le positionnement auprès du secteur public à l’image de Smacl Assurances qui a lancé une nouvelle offre de protection cyber à destination des collectivités territoriales.
• Autre stratégie, l’adoption d’une logique end-to-end en renforçant l’accompagnement du côté de la prévention et du côté de la gestion post-sinistre. C’est le cas par exemple de l’offre Cyber Resilience proposée par Verlingue en partenariat avec Inquest, qui se veut véritablement « full service ».
• Enfin, dernier axe analysé : le développement de solutions de couverture alternatives. Avec un premier focus réalisé dans l’étude sur les solutions de transfert de risque à l’image de l’assureur Beazley qui est à l’origine du premier « cyber catastrophe bond » du marché. Ce type d’obligation est une manière innovante pour les acteurs de l’assurance de partager les risques avec les marchés de capitaux. Un autre focus a été réalisé sur l’auto-assurance avec l’exemple de la mutuelle Mitis, récemment constituée par de grands groupes européens pour se couvrir contre le risque cyber.
Publié le jeudi 01 février 2024 . 3 min. 23
D'APRÈS L'ÉTUDE:
Precepta Le marché de la cyber assurance à l'horizon 2025 4ème trimestre 2023Les dernières vidéos
d'Anne Césard
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