Les cliniques de soins de suite et de réadaptation amorcent leur rétablissement. Selon l’étude Xerfi-Precepta, leurs revenus devraient progresser d’ici 2023 à la faveur de trois puissants moteurs. Il y a d’abord les évolutions socio-démographiques du fait de la progression du nombre de seniors et de patients atteints de maladies chroniques. Le gouvernement a aussi choisi de sécuriser le financement des cliniques SSR compte tenu des secousses de la crise. Citons notamment le report de la refonte de leur financement au 1er janvier 2022 et la mise en place d’une phase de transition jusqu’en 2026 pour éviter que la réforme n’entraine des pertes de revenus ; citons aussi le gel des baisses tarifaires au moins jusqu’en 2022 ou encore le mécanisme de garantie de financement exceptionnellement mis en place jusqu’à la fin du 1er semestre 2021. Enfin, les pouvoirs publics désirent renforcer le rôle de ces cliniques ce qui devrait soutenir leur croissance. À ce titre, les gestionnaires de cliniques sont appelés à devenir les pivots du parcours de soins des patients pour décloisonner la ville et l’hôpital. Ils sont aussi appelées à monter en puissance en matière d’e-santé.
Toutefois, un certain nombre de « problèmes » demeurent. Les acteurs privés commerciaux sont notamment confrontés à l’intensification de la concurrence du secteur public. Je pense à la montée en puissance des groupements hospitaliers de territoire et à l’intervention des hôpitaux de proximité dans les activités de soins de réadaptation. L’accélération du virage ambulatoire empêche aussi les gestionnaires de cliniques de faire croître leurs revenus liés aux dépenses des patients pour leur confort : il s’agit par exemple des lits et repas pour les accompagnants, des chambres individuelles ou encore des services de pressing ou de connexion Wifi. Or, ces dépenses représentent environ 20% des revenus des cliniques SSR… et elles sont sous pression. Le choc de la Covid-19 a également pesé sur les marges de nombreux acteurs en 2020 entre le coût des mesures anti-Covid et la baisse du taux d’occupation… Les cliniques SSR vont donc devoir travailler à rétablir leurs performances opérationnelles.
Tandis que l’accroissement de la taille moyenne des cliniques reste de mise pour en optimiser l’organisation et les coûts, la consolidation du secteur s’accélère. Les mastodontes de la santé et de la prise en charge de la dépendance sont aux avant-postes de ce mouvement et multiplient les rachats de structures déjà existantes auprès de leurs concurrents. Korian a par exemple mis la main sur le groupe 5 Santé en 2020, tandis que LNA Santé a fait l’acquisition de Clinique Développement. Au-delà de cette consolidation intrasectorielle, les majors comme Korian, Orpea ou Elsan misent aussi sur l’intégration de l’ensemble de la filière de soins afin de capter les flux de patients tout au long de leur parcours de vie et ainsi optimiser le taux de remplissage de leurs établissements. Une stratégie qui repose sur deux facteurs clés de succès : une présence en amont et en aval des soins de suite et de réadaptation ET des outils de coordination pour assurer la fluidité des transferts de patients entre les différents services et éviter les ruptures de prise en charge.
Publié le mercredi 19 mai 2021 . 3 min. 37
D'APRÈS L'ÉTUDE:
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