Tous les voyants sont au vert pour le décollage du marché français du photovoltaïque. Le réservoir de projets en développement était à un niveau record fin 2020 et le soutien public garanti des appels d’offres pour un peu plus de 3 GW chaque année jusqu’en 2024. A cela s’ajoutent l’afflux de liquidité, les taux d’intérêt au plancher et l’intérêt inédit des banques et fonds d’investissement pour les actifs verts qui permettent d’accélérer le bouclage financier des projets tout en réduisant les coûts. Autre fait notable : la compétitivité du photovoltaïque continue de s’améliorer grâce à la baisse des prix des panneaux en provenance d’Asie. Citons aussi l’action des grands énergéticiens (Engie, EDF et Total) qui prévoient d’augmenter fortement leurs investissements dans la construction de parcs en France, notamment pour répondre à la demande croissante de contrats d’achat d’électricité verte de gré à gré (ou PPA). Enfin, particuliers comme entreprises expriment un intérêt croissant pour les installations sur toitures de petite et moyenne capacité afin de devenir autonome d’un point de vue énergétique : c’est le segment de l’autoconsommation.
La transition énergétique accélère partout, y compris en France où le marché du photovoltaïque change d’échelle. L’ère des pionniers cède de plus en plus la place à un univers plus structuré et de plus en plus concentré dans les mains de grands acteurs à la puissance financière affirmée :
• C’est le cas des grands énergéticiens. En France, Engie, EDF et Total cherchent à accroître rapidement la taille de leur parc, en mêlant croissance organique et rachat d’actifs. Mais c’est sans doute à l’international que leur avenir dans le photovoltaïque se joue vraiment.
• Citons aussi les acteurs indépendants comme Neoen, Photosol, Reden et CVE qui ont un rôle de premier plan en France, à la fois sur le marché des grandes centrales au sol et, plus encore, sur le segment des installations de moyenne et grande taille sur toiture, moins prisé par les grands énergéticiens.
Si nouvel élan il y a dans l’aval de filière, ce n’est pas le cas dans l’amont où l’Europe et la France se battent en deuxième division. Pionnière du solaire photovoltaïque, l’Europe a vu son industrie être réduite à peau de chagrin au profit de l’Asie : en 2019, l’Europe représentait 0,2% de la production mondiale de cellules et 2% de la fabrication de panneaux. Mais le vent semble peut-être tourner… La crise du Covid-19 a remis sur le devant de la scène les enjeux de souveraineté et environnementaux. Et l’on parle maintenant d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe d’ici 2023. Une taxe qui favoriserait l’installation en Europe d’industriels chinois voire l’installation d’une néo-industrie du photovoltaïque avec l’émergence des nouvelles technologies comme celle de l’hétérojonction. Des projets de gigafactories en Europe et en France ont d’ailleurs été annoncés dans ce domaine de pointe…
Publié le mercredi 31 mars 2021 . 3 min. 21
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