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Vidéo en lien avec le chapitre « Les NTIC sauveront-elles le capitalisme ? » écrit par Gilles Rotillon dans le livre Humanité et numérique, coordonné par Servane Mouton aux éditions Apogée.

Les technologies numériques ont deux types d’effets qui contribuent à la crise sociale qui marque aujourd’hui les sociétés capitalistes. Le premier est celui de la relation au travail, de sa perte de sens pour beaucoup qui a conduit à ce que certains ont qualifié de grande démission pour désigner ces travailleurs qui quittaient leur emploi du jour au lendemain. Le second est celui de l’utilisation des technologies numériques pour des fins de surveillance des individus.


Concernant la relation au travail Il faut noter la remise en cause de la division du travail et du statut de salarié. La première par la mise en concurrence de travailleurs vivants dans des conditions très différentes selon leurs pays, ce qui poussent les rémunérations à la baisse. Le second avec le mouvement dit d’ubérisation, où la relation de subordination caractéristique du rapport salarial semble avoir disparu pour ne laisser subsister que le libre contrat entre deux parties supposées égales. Ce capitalisme de plateforme, comme on le désigne parfois, supprime le rapport salarial et incite les travailleurs « indépendants » à s’autoexploiter en enchaînant les heures de travail, en particulier quand la demande est forte, ce qui est utilisé comme argument d’efficacité pour justifier leur utilité.


La forme extrême de cette suppression du rapport salarial survient, comme l’explique le sociologue Antonio Casilli avec (je cite) « les microtravailleurs rivés à leurs écrans qui, à domicile ou depuis des "fermes à clics", propulsent la viralité des marques, filtrent les images pornographiques et violentes ou saisissent à la chaîne des fragments de textes pour faire fonctionner des logiciels de traduction automatique ». La dernière illustration de cette tendance à l’exploitation des travailleurs via les technologies numériques, vient d’être donnée par le célèbre Chat-GPT ou des Kenyans payés une misère et travaillant dans des conditions inhumaines ont été employés pour repérer les contenus toxiques sur le web.


Car contrairement à l’idée commune d’une intelligence artificielle autonome, celle-ci ne peut fonctionner qu’avec ces travailleurs de l’ombre qui servent autant à entraîner les machines qu’à valider leurs résultats. Loin d’avoir disparu, le travail est invisibilisé et fourni par ce sous-prolétariat payé à la tâche. Les technologies numériques servent davantage à intensifier le travail de populations invisibles qu’à le faire disparaître. Et il faut aussi noter l’exploitation brutale de centaines de milliers de travailleurs-esclaves par l’industrie minière, dont un bon nombre d’enfants pour extraire les ressources nécessaires à ces technologies.


La seconde conséquence du développement des technologies numériques dans la société est due à leur utilisation pour des fins de surveillance des individus. Si les raisons données pour exercer cette surveillance sont acceptables, (lutte contre la pédophilie, le terrorisme ou l’hameçonnage), ces pratiques s’étendent de plus en plus pour surveiller les déplacements ou les conversations de tout un chacun. Cette surveillance s’est d’abord développée dans les pays au pouvoir autoritaire comme l’Égypte ou la Chine qui va très loin dans la surveillance de ses habitants, avec la mise en place dès 2014 d’un « crédit social » qui fait passer les devoirs avant les droits. Mais elle est de plus en plus présente dans les pays occidentaux. En Italie, Bologne a adopté au printemps 2022, un « smart citizen wallet » présenté comme « un portefeuille du citoyen vertueux » qui fait des personnes des parties d’un réseau numérique, un projet défendu par IBM depuis 2008.  Et la Commission europe´enne pre´pare un « portefeuille europe´en d’identite´ nume´rique ». Quant à la France, Gabriel Attal, alors porte-parole du gouvernement explicitait le projet du second mandat d’Emmanuel Macron en indiquant sa volonté de « redéfinir notre contrat social avec des devoirs qui passent avant les droits ».


Et si le contrôle social des personnes n’a pas encore atteint dans les pays capitalistes occidentaux le degré qu’il a en Chine, ce type de déclaration montre qu’il ne s’agit pas d’une différence de conception.


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