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Impasses et contre-pieds de l'économie sociale et solidaire

Publié le lundi 5 février 2018 . 4 min. 20

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L’économie sociale et solidaire (ESS) reste largement dominée par les formes classiques du capitalisme. Certes, elle représente 10,5 % de l’emploi en France, soit une hausse de 5 % depuis la crise de 2008, selon le Conseil National des Chambres Régionales de l'Economie Sociale et Solidaire. Mais elle est encore loin de révolutionner les pratiques du noyau dur de notre économie. Les acteurs de l'ESS remettent pourtant en question le bien-fondé d'un capitalisme axé sur la seule recherche du profit. Associations, mutuelles, coopératives, fondations et autres entreprises à finalité sociale assurent qu'il est possible de générer une même croissance en tenant davantage compte de l'impact social, sociétal et environnemental.


Leur recette : une gouvernance démocratique, des écarts de salaires limités, des bénéfices réinvestis dans l’entreprise et pas d’actionnaire à rémunérer. Leur ambition : faire "système" et ne plus être considérées uniquement comme une économie réparatrice destinée à subvenir aux besoins fondamentaux que sont l'éducation, la santé, la réinsertion par l’emploi et l'environnement. Mais malheureusement, c’est mission quasi-impossible pour ces entreprises.


Face à la concurrence, l'économie sociale et solidaire contrainte de céder sur ses principes


On sait par exemple que les associations éprouvent de grandes difficultés financières à cause de la raréfaction des soutiens publics. Or elles ne peuvent même pas pour compenser accroître le prix de leurs services, car ce serait dévoyer leurs principes fondamentaux : offrir des services accessibles à l’ensemble de la population, et notamment aux bas revenus, pas seulement aux personnes disposant de ressources suffisantes pour y accéder.


L’exemple des mutuelles est sur ce point très significatif. Elles occupent une place importante à la fois sur le marché des complémentaires santé et sur celui de l’assurance de biens. Face à la concurrence implacable des assureurs privés, elles sont contraintes de segmenter de plus en plus leurs adhérents et finalement de sélectionner les publics les moins risqués. Autre exemple : les sociétés coopératives et participatives, les Scop. Elles éprouvent d’immenses difficultés à convaincre les chefs d’entreprises que la cession de leur société aux salariés est un modèle viable. Ce type de reprise en Scop reste au mieux perçu par les cédants comme une solution de dernier recours.


La quête du "sens" récupérée par l'économie collaborative


Enfin, pour ne rien arranger, l’ESS est désormais frappée au cœur par l’économie numérique. Les entreprises de l’économie dite "collaborative" de type Airbnb, Le Boncoin ou Blablacar, pourtant si bien insérées dans l’économie de marché, détournent à leur profit sa principale vertu : le sens de son activité. Ces plateformes ont en effet récupéré cette notion de "sens" pour en faire un argument marketing qui sert de fondement à leurs politiques de "management libéré".  Une stratégie très efficace pour attirer les clients et les talents ! Faut-il préciser que ces sociétés ont un objectif et un business model purement lucratifs et ne se préoccupent guère de s’appliquer en interne les modèles équitables des entreprises de l’ESS…


Vous l’aurez donc compris, face à la concurrence et à la contrainte de rentabilité, le risque de dénaturer l'initiative d'origine d’une entreprise sociale et solidaire est grand. D’ailleurs, historiquement, l'abandon de l'utopie originelle a souvent été le premier pas vers la normalisation et l'intégration au modèle dominant. Et force est de constater que la remise en cause d’un capitalisme cupide après la crise financière de 2008 n’a même pas été suffisante pour leur donner un rôle vraiment substantiel dans notre économie. Malgré tous les efforts des acteurs de l’ESS pour innover au plan social et environnemental, à la fin, c’est toujours le modèle dominant qui récupère la mise.


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