Les Journées de l'Économie 2023 : surmonter les fragilités du monde

Vidéo réalisée en partenariat avec Les Journées de l'Economie 2023 "Surmonter nos fragilités".

De Jean Boissonnat à Daniel Cohen nous avons eu la chance d’avoir de talentueux vulgarisateurs de l’économie. Nous en avons besoin pour décoder les transformations du monde, les situations de crise, les enjeux des grandes innovations, l’impact des politiques publiques. C’est tout particulièrement le cas avec l’enchaînement des chocs que nous vivons depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001 avec la crise financière de 2008, les tensions européennes symbolisées par le brexit, le traumatisme de la pandémie, le retour de la guerre au cœur de l’Europe, l’accélération de la crise environnementale, les débats autour des impacts possibles de l’intelligence artificielle…

Le risque est de voir s’imposer des discours simplistes qui se présentent comme des réponses aux grands défis que nous devons relever. Nous prenons conscience d’un ensemble de fragilités avec la fin de ce que l’on peut appeler l’économie triomphante. D’un côté on voit clairement les limites des politiques libérales qui s’étaient imposées depuis les années 1980 avec le retour de l’inflation, l’aggravation de la pauvreté et des inégalités, les tensions autour de la mondialisation, la montée des dettes privées et publiques. Pour autant, d’un autre côté, le retour de politiques interventionnistes avec plus de réglementation pose le problème du « couloir étroit » à trouver entre autorité et liberté si on veut éviter la multiplication des tensions sociales.

On ne peut, en effet, ignorer à quel point la mise en œuvre des politiques publiques en France est confrontée à un réel problème d’adhésion. Ce fut le cas avec l’augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques et plus récemment avec la réforme des retraites. De même le risque est de voir se multiplier les oppositions aux politiques pro environnementales avec la taxation croissante des énergies carbonées, les mesures visant à aller vers le zéro artificialisation des sols ou la généralisation des ZFE en centre-ville

Pourtant nous savons que nous devons changer de trajectoire mais comment faire pour construire une adhésion des citoyens à de nouveaux modèles de production et de consommation ? On assiste au développement des conventions citoyennes, c’est une piste. Il est aussi utile d’offrir des lieux d’analyse et déchange qui permettent à tous les publics de nourrir leurs réflexions. C’est l’objectif des Journées de l’économie (Jéco) qui se tiendront à Lyon du 14 au 16 novembre. Par la rencontre entre les chercheurs, les experts des administrations, les acteurs sociaux, économiques, politiques, les journalistes économiques on peut croiser les regards, analyser les expériences menées, combiner les éclairages macro avec les situations sur les territoires. Avec plus de 200 d’intervenants, ce sont 70 thèmes qui seront abordés comme l’Intelligence artificielle va-t-elle tuer les médias, l’économie des jeux olympiques, qui va payer pour la transition écologique, impliquer les citoyens dans la décision locale, comment tout réinventer.

Nous n’avons jamais disposé d’autant de données pour traiter une multitude de sujets, de même il n’y a jamais eu autant d’institutions publiques et privées qui mettent à disposition des rapports, des études, des notes, mais comment trier l’information utile ? Comment faire la part des arguments présentés ? Quels sont les progrès significatifs dans notre compréhension des mutations que nous vivons ? Un moment de rencontre comme celui des Jéco peut apporter des repères utiles.