Le marché français de l’éolien entre dans une nouvelle ère. Après avoir atteint les objectifs 2015-2018 de la programmation pluriannuelle de l’énergie, les pouvoirs publics entendent maintenant non seulement doubler la capacité du parc éolien terrestre mais aussi atteindre une puissance d’au moins 4,7 GW dans l’offshore. Une politique qui réjouit au premier chef les développeurs de projets. D’ailleurs, afin de faciliter les investissements dans de nouveaux parcs éoliens, plusieurs mesures de simplification ont récemment été adoptées par les pouvoirs publics. Les développeurs-exploitants profitent également de taux d’intérêt toujours faibles ainsi que de la baisse tendancielle du coût des installations. Ils ont d’ailleurs répondu présent au dernier appel d’offres dans l’éolien terrestre qui a rencontré un franc succès. Ils leur reste néanmoins à s’adapter au mécanisme du complément de rémunération, qui vient se substituer au système d’obligation d’achat d’électricité, et qui bouleverse leur business model.
Mais de nouvelles tendances émergent. Selon l’étude Xerfi-Precepta, la croissance du parc français sera en grande partie soutenue à l’avenir par des développeurs et exploitants étrangers. Déjà, plus de la moitié de la puissance appelée lors des trois derniers appels d’offres a été apportée par des acteurs comme Volkswind, Boralex ou Nordex. Si le marché français attire surtout des acteurs européens, plusieurs entreprises chinoises prennent pied dans l’Hexagone, à l’instar de l’énergéticien CGN ou de l’équipementier Envision. Plus haut dans la chaîne de valeur, les équipementiers, eux, doivent composer avec une nette intensification de la concurrence mondiale. Désormais mature, la fabrication de turbines devient très concurrentielle et la compétition se déplace sur le terrain des prix. Cette situation pousse les acteurs à se lancer dans une course à la taille et aux économies d’échelle afin de réduire leurs coûts de production et ainsi tenter de préserver leurs marges. À ce jeu, les acteurs français, qui n’ont généralement qu’une taille assez modeste, peinent à faire le poids.
Bien que le marché français de l’éolien s’approche de la maturité, il recèle encore d’importants gisements de croissance. En plus de la création encore possible de nouveaux parcs, l’accroissement de la puissance éolienne terrestre installée en France passera de plus en plus par le renouvellement des parcs construits au milieu des années 2000. De quoi soutenir le segment du repowering, c’est à dire le remplacement intégral des unités de production, qui sera bénéfique non seulement aux équipementiers mais aussi aux développeurs et exploitants à travers l’utilisation de technologies beaucoup plus compétitives. Le démantèlement des parcs éoliens soulève néanmoins d’importantes questions, en particulier sur le plan écologique. Plus globalement, l’éolien fait encore l’objet de contestation de la part des riverains. Les développeurs tentent alors de s’appuyer sur le financement participatif pour permettre aux particuliers de profiter des retombées économiques des parcs et ainsi favoriser une meilleure acceptation des projets. Les équipementiers travaillent pour leur part à améliorer les performances des turbines, y compris au niveau acoustique.
Publié le lundi 20 janvier 2020 . 3 min. 36
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