Le modèle historique des MOOC fondé sur la gratuité totale des cours a atteint ses limites. Malgré leur vocation citoyenne, les plateformes sont contraintes par des logiques économiques et financières pour assurer leur développement. En clair, elles doivent monétiser leur offre si elles veulent rester dans la course. Et c’est le modèle freemium qui semble peu à peu devenir la norme. Un modèle qui combine une offre gratuite, en général majoritaire, et des services payants, en particulier les certificats (ou diplômes). D’autres acteurs s’appuient sur des modèles alternatifs pour générer des revenus comme la publicité, les dons ou le totalement payant. En parallèle, les acteurs cherchent à renforcer la crédibilité de leurs cours auprès des employeurs afin de s’ancrer durablement sur le marché de la formation.
Cette évolution des modèles d’affaires traduit en vérité un marché en voie de structuration. En effet, si les nouveaux entrants ont afflué sur le marché mondial des MOOCs, ils sont désormais plus rares. Et la domination des leaders y est pour quelque chose. Des leaders qui ont enclenché le cycle vertueux de l’audience et de la reconnaissance. Et c’est une réalité au niveau du nombre d’utilisateurs et du nombre de partenaires académiques. Le top 5 compte ainsi quatre plateformes anglo-saxonnes et une chinoise. Le numéro un mondial, l’américain Coursera, revendique pour sa part 40 millions d’utilisateurs, 190 partenaires académiques et 2 300 cours. Si les leaders actuels disposent de positions fortes et peuvent envisager l’avenir sereinement en raison d’un modèle fondé sur la monétisation de leurs contenus, des places sont encore à prendre tant au niveau géographique que sectoriel. Déjà, plusieurs leaders régionaux selon la langue d’enseignement gagnent des parts de marché dans leur champ concurrentiel respectif, comme MiriadaX et MexicoX en espagnol.
Quelles sont finalement aujourd’hui les stratégies employées par les plateformes pour se forger un avantage concurrentiel durable sur le marché des MOOC ? Nous avons déjà évoqué la bascule inéluctable vers le payant et la nécessité de renforcer la crédibilité des cours vis-à-vis des employeurs. Le manque de crédibilité des programmes du point de vue des recruteurs constitue en effet un obstacle majeur à un développement plus abouti des MOOC. Dans ce contexte, les acteurs multiplient les initiatives pour monter en gamme et se positionner sur de véritables programmes innovants. En quête de nouveaux revenus, les plateformes de cours en ligne se diversifient également vers la clientèle corporate. Une véritable manne puisque les entreprises disposent d’une forte propension à payer et expriment des besoins constants de formation. Les plateformes revisitent aussi le format des cours pour les rendre plus opérationnels et attrayants. À ce titre, les formats courts tels que le micro learning (soit un format de moins de 2 minutes) rencontrent un succès grandissant, tout comme les tutoriels vidéos…
Publié le mardi 17 décembre 2019 . 3 min. 17
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