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La méthode chinoise pour "réguler" les géants de la tech

Publié le mardi 30 avril 2024 . 3 min. 33

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Xi JinPing n’est ni Joe Biden, ni Emmanuel Macron. Les règles de l’Etat de droit ne s’appliquent pas en Chine. Pour que son pays puisse rivaliser avec les Etats-Unis en matière de numérique et d’internet, il a d’abord empêché que les GAFAM ne s’imposent en Chine comme ils l’ont fait ailleurs. Pour cela, Pékin a d’abord ralenti juridiquement leur installation. Ensuite, il leur a imposé des règles de censure qu’ils ne pouvaient pas accepter.

Parallèlement, il a permis aux champions du numérique locaux – les Alibaba, Baidu ou Tencent - de se développer et de devenir indétrônables. L’Etat a fermé les yeux, sciemment, sur leurs comportements anticoncurrentiels tout à fait identiques aux agissements des Google, Amazon ou Facebook en Occident.
1/ Ils ont tué leurs concurrents dans l’œuf (les Gafam ont racheté 900 entreprises depuis leurs débuts).
2/ Ils ont profité de leur position dominante pour conclure des partenariats exclusifs
3/ Ils ont restreint l’interopérabilité avec les services de leurs concurrents.
4/ Ils ont eu recours au dumping pour gagner des parts de marché.
5/ Ils ont collecté des milliards de données personnelles sans autorisation.

La seule différence avec nos géants était peut-être une moindre utilisation des paradis fiscaux…

Mais la suite de l’histoire ne ressemble pas à ce qui se passe chez nous. Lorsque Xi JinPing a constaté que certains milliardaires devenaient « systémiques », c’est-à-dire plus puissants que l’Etat chinois, ou qu’ils posaient un danger pour le système financier, ou que leurs réseaux sociaux menaçaient la santé mentale des petits chinois, il les a mis au pas. Comment ? Avec des méthodes qu’il serait difficile d’employer dans un Etat de droit.

Prenons l’exemple de Jack Ma, emblématique fondateur d’Alibaba.

Dans un premier temps, Xi JinPing l’a laissé prospérer. Comme les autres titans de la tech, il n’a pas été concerné par la campagne anticorruption, ce qui a sûrement contribué à son sentiment d’impunité. Alibaba est devenu à la fois un équivalent d’Amazon dans le commerce, mais aussi d’ApplePay et de Mastercard pour les paiements, d’un courtier d’assurance, et même d’un banquier : il faisait des crédits à la consommation du montant d’un salaire minimum sans prendre de vraies garanties. Fin 2020, Jack Ma a prononcé le « discours de trop » contre les autorités financières, ce qui a servi de déclencheur à une opération de nettoyage qui aurait eu lieu de toute façon. Les sanctions se sont mises à pleuvoir sur tout le secteur de la tech. Jack Ma a disparu pendant trois mois et a subi un lavage de cerveau. Toutes les plateformes ont dû s’engager à :
- ne plus empêcher leurs clients de vendre sur des plateformes concurrentes
- ne plus casser les prix pour gagner des parts de marché
- respecter la propriété intellectuelle et les droits des consommateurs
- signaler aux autorités les activités illégales qu’elles repèrent
- ne pas collecter illégalement des données personnelles
- ne pas abuser de leur position dominante
- ne pas nouer des ententes avec d’autres acteurs du marché.

Certains milliardaires sont en prison, d’autres ont quitté la Chine, le groupe de Jack Ma a perdu les ¾ de sa valeur et il ne détient plus que 8% du capital. La Chine aurait perdu de cette façon, en un an, une soixantaine de milliardaires sur 600.


Pour aller plus loin : « Ces milliardaires plus forts que les Etats », Editions de l’Observatoire.


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