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Puissance des algorithmes, force de la critique

Publié le mercredi 13 décembre 2017 . 3 min. 26

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Le développement des algorithmes est une affaire trop grave et trop importante pour notre avenir pour la laisser aux seuls scientifiques. Telle est l’idée directrice de l’essai de Dominique Cardon, A quoi rêvent les algorithmes : nous permettre de comprendre ce qui se passe vraiment au cœur de la  société du calcul à laquelle, sans l’avoir réclamé, nous appartenons chaque jour davantage. L’objectif poursuivit à travers ce livre, c’est de nous donner à comprendre, à celle et ceux qui ne sont pas spécialistes, comment aujourd’hui les ordinateurs qualifient, intègrent, trient les données qui circulent sur la toile, notamment les 144 milliards d’e-mails qui sont échangés chaque jour par 3 milliards d’internautes. Et au fond quelle représentation du monde ces innombrables calculs donnent à penser.

 

Pour nous y aider, Dominique Cardon en propose une clé de lecture originale à partir de quatre notions : celle de popularité (grâce à des outils comme google analytics qui permet d’en apprécier la mesure) d’autorité (l’ordre des pages dans google en est l’expression la plus habituelle sur le réseau), de réputation (grâce par exemple au nombre d’amis qu’un individu ou une marque ont sur Facebook) et enfin de prédiction : Amazon par exemple est bien connu pour vous proposer des livres selon vos précédentes lectures et des lectures faites par ceux qui vous ressemblent. L’auteur met en évidence plusieurs phénomènes incontournables comme le fait que ce n’est plus l’expertise qui prime mais la « sagesse des foules » : en matière d’information par exemple ce n’est plus le jugement du journaliste qui prévaut, en choisissant telle ou telle sujet en Une, mais celui des utilisateurs, selon le nombre de fois qu’une information sera échangée.


Ce comportementalisme n’est toutefois pas exempt de critiques : autorité mesurée à partir de la seule popularité, effet de filtre (l’utilisateur ne peut plus sortir d’une bulle car les choix qui lui sont proposés ne se fondent que sur ses choix antérieurs) et plus grave encore, disqualification intégrale du discernement humain. En effet ces calculs parient sur le fait que les individus ne peuvent avoir que les avis de leurs amis et que leur futur n’a rien d’autre à nous apprendre que leur passé. Les algorithmes se montrent incapables d’imaginer que l’être humain est susceptible lui de procéder à des bifurcations, de faire preuve d’habileté voire de sens moral. Ils ne peuvent concevoir qu’une société peut parfois sortir des hiérarchies qui la hantent. Comme des espions sans cesse sur le qui-vive, comme une caisse enregistreuse toujours en alerte, ils ne s’intéressent en fait qu’aux seules traces de nos comportements et à leur archivage, à l’addition toujours inachevée de nos comportements antérieurs.


Dès lors, sommes-nous condamnés, selon l’expression de l’auteur, à devenir des «  petites souris mécaniques dans les griffes des calculateurs » ? Ou devons-nous plutôt, devant ce déluge de données comme le pense par exemple l’un des gourous de la Silicon Valley Chris Anderson, voir une occasion de remplacer définitivement la complexité des sciences de l’homme, comme la sociologie ou l’anthropologie, par la limpidité des calculs mathématiques ?

 
Face à ces deux figures d’une même pièce, il faut au contraire rejoindre Cardon dans la troisième voie qu’à la fin des fins son livre propose : devant la puissance des algorithmes il importe de ne pas céder trop vite sur notre faculté de juger et de ne pas manquer d’exercer les capacités critiques dont nous sommes encore capables.


D'APRÈS LE LIVRE :

A quoi rêvent les algorithmes. Nos vies à l'heure

A quoi rêvent les algorithmes. Nos vies à l'heure

Auteur : Dominique Cardon
Date de parution : 01/10/2015
Éditeur : Le Seuil
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