Les 5 principes décisifs de Machiavel pour un management efficace

Acteurs politiques, dirigeants et décideurs font souvent référence au pragmatisme de Machiavel, dont l'habileté en matière de pouvoir n’est plus à démontrer. Dans la pensée de l’auteur, le pouvoir, pour durer, peut s'exercer de plusieurs façons : par la loi, mais également par la force et la ruse.

Aussi, Machiavel reconnaît que dans bien des situations, la ruse sert plus que la force pour réussir à s'élever. Dans cette vision, la politique acquiert ainsi un statut complètement nouveau, libéré des critères moraux et résolument centré sur l'efficacité.

Selon cette perspective, la fin justifie les moyens et le secret dans ce domaine peut jouer un rôle déterminant.

Néanmoins, si tous les moyens sont bons pour parvenir au but recherché, la fin doit être légitime et donc morale. Il convient donc ici de distinguer l'action, à savoir les actes qui peuvent prendre différentes formes (ruse, dissimulation, tromperie, brutalité...) et la finalité même de l'action qui doit servir l'intérêt général.

Nous proposons dans cette vidéo d’actualiser la pensée de l'auteur dans le contexte des organisations, à travers la formalisation de 5 principes clefs que devrait suivre un dirigeant en bien des occasions.

Leçon 1: Si la réflexion est utile, elle n'a de sens que dans l'action

Le pouvoir ne s’use que si on ne l’utilise pas. En effet, si on veut qu’une chose se réalise, mieux vaut la faire soi-même et agir, en créant un mouvement qui permette de mobiliser ses équipes au service de ses objectifs. Il s'agit ici de se définir une ligne directrice en fixant des priorités et de s'y tenir.

Quelle que soit la situation et même la pire, il est toujours possible d'agir. Pour Machiavel, il ne faut donc jamais abandonner. La solution est dans l'action.

Leçon 2: On mesure l'intelligence aux personnes qui nous entourent

Un bon dirigeant est une personne qui doit savoir s'entourer, en évitant les personnalités nuisibles (acteur malveillant, partenaire déloyal, concurrent dangereux) ou "dévoreuses d'énergies" (à l’instar des journalistes). L’intelligence d’un dirigeant se mesure donc au nombre d’acteurs intelligents et fiables qui l’entourent. Sa valeur réside notamment dans sa capacité à pouvoir mobiliser des compétences multiples et variées au service de son ambition, en lui permettant d'agir avec efficacité et habilité.

Leçon 3: Si on vous nuit, mieux vaut traiter rapidement le problème

Lorsqu'une menace existe, mieux vaut ne pas attendre et la traiter rapidement, afin d'éviter tout risque de propagation. Ainsi, éliminer un concurrent dans le cadre d’une opération de rachat ou rompre avec un partenaire déloyal peut constituer une démarche pertinente, pour éliminer des acteurs nuisibles.

Mais si ces actions peuvent se révéler utiles et même nécessaires, elles doivent se faire dans un temps limité. En effet, elles ne doivent en aucun cas s'inscrire dans un temps long. La brutalité n’est pas une fin en soi. Elle doit se voir comme un mal nécessaire au service de la préservation de son autorité.

Leçon 4: Il importe de contrôler ses émotions négatives

L'action et son corollaire, l’efficacité économique et managériale demandent une bonne maîtrise de soi. Pour Machiavel, il est important de ne jamais humilier ou maltraiter une personne , à moins qu'on ne lui ôte entièrement le pouvoir de se venger. Les sentiments négatifs (ressentiment, rancoeur, vengeance, hubris...) peuvent donc créer davantage de problèmes que d'opportunités.

Leçon 5: Face à la menace, la ruse sert souvent plus que la force

En effet, la ruse peut s’avérer d’une redoutable efficacité. C'est de cette façon qu'il est possible d'avancer, sans pression excessive, tout en faisant preuve d'adaptation face aux évolutions de l'environnement. Machiavel fait ainsi ici usage du secret, non pour masquer ses faiblesses, mais pour pallier l’impossibilité désormais avérée de la perfection en politique.