Un introverti peut s'avérer excellent manager : voilà pourquoi

Mais les apparences ne sont pas toujours la réalité.

Une étude d’Adam Grant, professeur à la Wharton School tend à nuancer cette idée. Elle révèle qu’en bien des circonstances, d’autres qualités moins en vogue peuvent intervenir dans l’exercice d’un management efficace. Dans cette perspective, contrairement à ce que l’on pourrait penser, il conviendrait de redonner un certain crédit à des managers qui peuvent faire de l’introversion, une force plus qu’un handicap. En effet, l’introversion ne signifie pas forcément la marque d’une timidité maladive ou un manque de confiance en soi ; elle est avant tout une direction différente dans son rapport à soi et aux autres, et à la façon dont on va puiser son énergie et sa capacité à penser et à conduire ses activités.

Quelles qualités peut-on dès lors attribuer à un manager intraverti ?

En fait, le manager introverti puise sa force à l’intérieur de soi, en misant sur l’observation et l’introspection. Il va guider ses réflexions et actions, non pas dans un processus d’interactions sociales et d’improvisation, où il s’agit d’agir et de faire réagir, mais en créant ses propres grilles d’analyses, en ayant recours au ressenti, à l’intuition, à l’importance du contexte et au fait d’agir à bon escient et avec parcimonie.

Le manager introverti va donc avant tout s’écouter et écouter, en cherchant à identifier les moments où il a besoin de se ressourcer et d’observer, et ceux où il doit décider et agir. Pour Adam Grant, c’est avant tout lié à son inclination naturelle à écouter les autres et à son goût peu prononcé pour la domination sociale.

L’introversion concentre en effet l’esprit sur la tâche à accomplir, en empêchant de disperser son énergie dans des préoccupations sociales superficielles. Le manager introverti sera d’ailleurs plus à l’aise dans les relations interpersonnelles, où la profondeur peut davantage s’exprimer. De même, il a été souvent démontré que des activités créatives, à haute exigence intellectuelle ou artistique demandait attention que seul un exercice solitaire pouvait permettre d’atteindre.

Le manager introverti peut ainsi gagner en légitimité par sa capacité à se concentrer sur l’essentiel, en orientant ses efforts vers la réalisation de ses objectifs, avec calme et sérénité.

Autre fait surprenant, bien que finalement assez logique, le manager introverti peut s’avérer d’une véritable habilité dans sa communication numérique, en le conduisant à davantage s’exprimer, pour ensuite étendre ces liens dans le monde réel.

Diviser les traits de caractère en deux catégories, extraversion et introversion, peut naturellement être considéré comme réducteur. Mais cette distinction demande d’être rediscutée au moment où par les softs skills notamment, l’extraversion peut apparaître l’alpha et l’oméga en matière de communication et de coopération. Or chaque individualité présente des nuances d’introversion et d’extraversion en fonction du contexte et des moments de vies. Il importe donc de ne pas négliger les qualités procurées par l’introversion, qui peuvent surprendre dans leur capacité à animer un collectif avec pertinence et efficacité.