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À l’ère de l’intelligence artificielle (IA), nous sommes fascinés par la capacité des machines à réfléchir pour nous. Mais cette efficacité a un revers : réfléchir, c’est calculer, traiter l’existant, alors que penser, c’est explorer, inventer, questionner. Cette distinction, essentielle, est aujourd’hui mise à l’épreuve par la montée en puissance des algorithmes.


Réfléchir : une logique mécanique


Réfléchir, c’est appliquer des modèles, reproduire des schémas. Avec l’IA, cette démarche devient automatisée, presque sans effort. Bernard Stiegler, philosophe français, alerte sur ce danger : « Nous entrons dans une ère où la prolétarisation cognitive rend l’homme dépendant de ses outils, au point d’en perdre son autonomie intellectuelle » (Dans la disruption, 2016). La réflexion se transforme en simple traitement de données, dicté par des algorithmes qui ne créent rien, mais reproduisent l’existant.


Penser : une quête d’émancipation


Penser, au contraire, c’est s’affranchir des évidences. C’est ce que François Jullien appelle « sortir de l’évidence pour explorer l’impensé » (Une seconde vie, 2017). Penser ne se réduit pas à résoudre un problème, c’est interroger le problème lui-même. Cette démarche nécessite une capacité à s’écarter des chemins balisés, là où l’IA, malgré sa puissance, reste fondamentalement limitée.


Le risque de l’illusion technologique


Avec l’IA, nous risquons de croire que réfléchir équivaut à penser. Cédric Villani, dans ses travaux sur l’IA, rappelle que ces outils « ne font qu’exécuter des tâches précises ; c’est l’humain qui doit rester le maître du questionnement et de l’interprétation » (Apprendre au XXIe siècle, 2020). L’IA est un amplificateur, pas un substitut à l’intelligence humaine.


Réfléchir n’est pas penser, et l’IA ne doit jamais devenir une excuse pour abandonner l’effort de penser. L’avenir de notre humanité dépend de cette vigilance. Comme le souligne Bernard Stiegler, « la véritable intelligence est celle qui s’invente elle-même, pas celle qui s’automatise ». L’enjeu n’est pas de réfléchir plus vite, mais de penser plus profondément.


Références :
• Bernard Stiegler, Dans la disruption, 2016.
• François Jullien, Une seconde vie, 2017.
• Cédric Villani, Apprendre au XXIe siècle, 2020.



Publié le vendredi 10 janvier 2025 . 2 min. 51

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