Les technologies du vide ont une vraie carte à jouer à l’heure du démarrage des projets 5G, du boom des installations photovoltaïques et du déploiement de nano-satellites patrouilleurs à partir de 2023 par la France. À cela s’ajoute le plan « Nano 2022 », un accord européen majeur conclu entre la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie pour soutenir l’industrie naissante de la nanoélectronique. Bref, la demande pour des pompes volumétriques, organiques, cinétiques à diffusion, turbomoléculaires ou à procédés ioniques ou cryostatiques est réelle car elles permettent notamment à de nombreuses industries de pointe d’améliorer les performances de leurs produits. Et ces projets confortent l’idée d’une croissance soutenue à moyen terme pour les acteurs du marché du vide… Déjà, le marché a progressé de 3,5% par an environ entre 2014 et 2019 selon l’étude Xerfi-Precepta, avec toutefois des différences notables selon les maillons de la chaine de valeur, c’est-à-dire entre la fourniture, la maintenance et l’installation de pompes à vide.
Dans ce contexte, comment se positionne l’industrie française des pompes à vide ? Hé bien la France est le 2e producteur européen et le 6e exportateur mondial. Il faut dire que le pays accueille sur son sol des sites industriels et filiales de leaders mondiaux du domaine à l’instar des allemands Pfeiffer Vacuum et Pierburg Pump ou encore de l’américain Atlas Copco. Même constat dans la fabrication d’électrovannes ou d’appareils de mesure. Finalement, seules les entreprises d’ingénierie et de contrôle-maintenance sont majoritairement sous contrôle français, bien que l’allemand KSB domine cette activité. Des acteurs qui au passage mutent progressivement vers des profils d’ensembliers. Ce rappel sur l’origine des actionnaires signifie en creux que très peu de centres de décision sont basés sur le territoire national. Une situation qui pourrait être préjudiciable pour l’investissement et l’emploi en France notamment en cas de rationalisation de la production de la part de ces multinationales.
Pour améliorer leur position, les acteurs du vide déploient différentes stratégies :
• D’abord, ils sont en quête de nouveaux débouchés. C’est le cas avec le secteur de l’élaboration de couches minces qui veut réduire sa dépendance aux ressources naturelles à travers des techniques plus économes comme le « verre métallique » qui pourrait notamment permettre de diversifier les débouchés des technologies du vide dans la fonderie.
• À l’ère de la transition énergétique, les industriels investissent aussi dans la conception de pompes à vide plus efficace d’un point de vue énergétique. Objectif : permettre aux clients de concilier les performances du vide avec une réduction de leur facture d’énergie.
• Les fabricants entendent également appliquer les principes de l’éco-conception dans leur process à travers l’usage de composants et de procédés de plus en plus économes en énergie.
• Enfin, le perfectionnement des technologies du vide passe nécessairement par une optimisation de la mesure des grandeurs, des méthodes de détection de fuite et de contrôles d’étanchéité…
… Un enjeu primordial pour le contrôle et la maîtrise du vide afin de séduire les industriels des matériaux pour le photovoltaïque ou des grands instruments comme ceux du projet Iter.
Publié le vendredi 6 mars 2020 . 3 min. 29
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de Philippe Gattet
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